
La mobilisation s’amplifie d’Est en Ouest face à l’austérité et aux tentatives de démontage du modèle social européen, jusqu’en Allemagne où la subordination de l’UE aux marchés financiers est désormais contestée par le syndicat DGB.
La France est loin d’être la seule confrontée à un climat de luttes et de mobilisations sociales. Un vent de résistance souffle aujourd’hui sur toute l’Europe. Ces événements sont plutôt occultés par les grands médias audiovisuels de l’Hexagone. Et pourtant la manifestation de la Confédération européenne des syndicats (CES), le 29septembre dernier – 120 000 personnes dans les rues de Bruxelles– révélait déjà l’ampleur du mécontentement des salariés du continent, venus protester contre les plans d’austérité appliqués, sur recommandation express de la Commission, à leurs pays respectifs.
Et depuis lors, il ne se passe quasiment pas une journée au sein de l’UE sans une grève ou une grande initiative mettant en cause les politiques de casses sociales, de coupes salariales et de démantèlement des services publics.(...)
Comme la France, l’Europe gronde. Et pour les mêmes raisons. Car la « réforme » française des retraites s’inscrit dans la même logique de « purges ». Après les centaines de milliards d’euros déversés en2008 et2009 pour voler au secours du système financier, on se tourne vers les peuples pour « apurer les comptes » et on entend drainer l’épargne salariale vers les assurances privées et donc vers les Bourses. (...)
Le débat sur ces enjeux de société émerge avec ces résistances. En particulier au sein de la première puissance économique de l’UE. En Allemagne, les sidérurgistes viennent d’obtenir, après quelques grèves d’avertissement, 3,6% d’augmentation et l’alignement des rémunérations des intérimaires sur celles des employés permanents, foulant aux pieds la sacro-sainte « modération salariale ». (...)