
Les conséquences du réchauffement climatique, de la crise des ressources énergétiques, alimentaires ou de l’eau mettent en cause la sécurité des peuples et déchainent la violence. Il n’y a hélas pas d’avenir du côté des négociations climatiques, car la plupart des États veulent conserver leurs libertés de brûler les réserves fossiles et retardent la mise en place de règles internationales
contraignantes.
En l’absence de règles contraignantes, les dirigeants politiques préfèrent attendre que leurs voisins fassent le premier pas en matière de limitation des émissions. Ayant en tête leurs échéances électorales, ils privilégient la sauvegarde à court terme des besoins d’énergie de leurs entreprises et de leurs électeurs. Ils se comportent comme des passagers clandestins qui évitent de payer les coûts collectifs de leur présence sur la planète.
(...) Deux moyens d’imposer une discipline pour tous
1° Un droit international contraignant
Il est d’abord urgent de développer les normes du droit international afin qu’il soit possible de mettre en cause la responsabilité mondiale d’une multinationale dans les actions de ses filiales. Il faut aussi pouvoir incriminer la responsabilité mondiale d’un État pour les actions de son administration ou de ses ressortissants.
Ce sont des moyens essentiels pour imposer aux principaux acteurs mondiaux une discipline dont on ne peut attendre qu’elles proviennent de leur seule bonne conscience, tant ils sont motivés d’abord par la recherche de profit ou de résultats politiques à court terme.
2° Un tribunal jugeant et sanctionnant les crimes contre l’environnement
De telles juridictions internationales existent. L’Organe de règlement des différends (ORD) de l’Organisation mondiale du commerce, par exemple, impose aux États de respecter les préceptes de la libre concurrence en les sanctionnant par des amendes. Il est donc possible de mettre en place un tribunal international climatique équivalent à l’ORD, qui aurait pouvoir sur les États comme sur les firmes. (...)