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Un prêtre poursuivi pour avoir hébergé des personnes en difficulté
Article mis en ligne le 11 juin 2014

Le droit à l’hébergement d’urgence va t-il être bafoué ? Ce 11 juin, le prêtre Gérard Riffard comparait au tribunal de police de Saint-Étienne pour avoir enfreint un arrêté municipal qui « interdit l’hébergement dans les locaux de l’église Sainte-Claire pour des raisons de sécurité », explique le diocèse. Ce dernier soutient depuis treize ans l’association Anticyclone présidée par le curé, qui accueille et accompagne les demandeurs d’asile, tout en organisant un certain nombre d’ateliers pour faciliter leur intégration

L’association a également accueilli dans les locaux de l’église Sainte-Claire située à Montreynaud, un quartier populaire de Saint-Étienne, des mineurs isolés ainsi que des familles avec des jeunes enfants. « C’est même parfois les services de l’État qui aiguillent ces sans abris vers ce refuge inespéré » pointe le Réseau éducation sans frontières de la Loire (RESF).

En août 2012, les lieux sont contrôlés par la commission municipale de sécurité. Un avis défavorable est alors émis pour toute activité d’hébergement. Malgré la contestation de la décision par l’association qui prend des mesures pour poursuivre l’accueil, l’arrêt de fermeture est confirmé en février 2013. « L’accueil pour le sommeil n’est pas une utilisation normale des locaux de l’Église », précise l’arrêt. L’association décide néanmoins de ne pas mettre à la rue les personnes hébergées. En septembre 2013, les membres du conseil d’administration sont convoqués au commissariat de police, à la demande du procureur de la République. Avant que ne tombe la convocation au Tribunal de police pour Gérard Riffard. Il risque une amende et une peine privative ou restrictive de droit.

« Prêter assistance à des personnes en danger devient un délit » (...)

Les présidents d’Emmaüs International et d’Emmaüs France apportent leur soutien au prêtre en rappelant que « la pratique de l’accueil inconditionnel (…) est une conséquence des carences des pouvoirs publics en matière d’hébergement des plus pauvres. » Dans leur lettre, ils soulignent que la législation exclut les actions humanitaires et désintéressées du délit d’aide au séjour irrégulier (...)