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RFI
Un militant écologiste sauvagement assassiné à Madagascar
Article mis en ligne le 10 juin 2022

Henri Rakotoarisoa a été massacré, jeudi 1er juin, près de la commune de Moramanga, à l’est du pays, par un peu moins d’une quarantaine de trafiquants. Ces derniers seront déférés au parquet lundi prochain. Âgé de 70 ans, l’activiste dénonçait depuis deux ans les coupes de bois illicites des trafiquants sur une parcelle de forêt primaire, à cheval sur deux districts.

« On l’a retrouvé les mains attachées, le cœur et la gorge embrochés comme un vulgaire animal », confie Ndranto Razakamanarina, la voix tremblante. Son dos était aussi lacéré. » L’homme est le président de l’Alliance Voahary Gasy (AVG), une plate-forme de la société civile qui regroupe les associations de lutte pour la protection de l’environnement. (...)

Henri Rakotoarisoa, 70 ans, était le leader du VOI, une association locale qui protégeait le dernier vestige de forêt primaire entre les districts de Moramanga, Manjakandriana et Andramasina. Ce lanceur d’alerte dénonçait depuis des années, en vain, les coupes de bois illicites sur la parcelle et effectuées par des locaux.

« Nous étions en conflit avec des trafiquants depuis 2019 pour la gestion de la parcelle. C’étaient des individus de la commune limitrophe, probablement payés pour exploiter illicitement la forêt (...)

Les meurtriers se sont rendus d’eux-mêmes à la gendarmerie

La veille de l’assassinat de Henri Rakotoarisoa, une assemblée générale de l’association pour préparer la future venue d’agents du ministère a eu lieu. « Ces agents devaient nous aider à délimiter les parcelles. Les trafiquants n’ont pas apprécié, ajoute Aïna. Henri était encore en forme, malgré son âge. Il faisait encore de longues marches en forêt. »

Les circonstances de l’assassinat restent encore floues, mais deux sources locales font état d’une convocation orale des trafiquants à laquelle Henri Rakotoarisoa se serait rendu. Des questions aussi subsistent sur les commanditaires du trafic. (...)

Selon le député local Bina Andriamajanto, qui explique s’être entretenu avec les meurtriers après avoir été alerté, ces derniers se sont rendus tout de suite au poste de la gendarmerie par peur des représailles.

Ce conflit entre les militants et les trafiquants existe depuis plus de deux ans (...)

De mémoire, selon la société civile, cet assassinat d’un militant écologiste reste sans précédent dans l’histoire de la Grande Île.