
En procès à cause d’une visite touristique militante. Mardi 1 décembre, le jeune Teo, membre du collectif Breakfree Suisse comparaissait devant le tribunal de Genève pour « refus d’obtempérer face à la police lors d’une manifestation non autorisée ». Son tort : avoir participé en septembre 2019 à l’organisation d’une visite « touristique » à la découverte des hauts lieux de la finance de Genève : BackRock, JP Morgan, Crédit Suisse, Citibank et la Société générale.
Cette déambulation, coorganisée avec le collectif La Grève du climat, visait à dénoncer l’empreinte climatique de la place financière suisse. Une vingtaine de personnes participaient à l’évènement. Teo était l’un des guides. Ils ont rapidement été escortés par des policiers et au moment où le petit groupe s’est retrouvé devant BlackRock, Teo est allé discuter avec eux. À la suite d’un échange un peu confus, les forces de l’ordre autorisèrent la poursuite de la déambulation, avant de changer d’avis. (...)
« Ce procès s’inscrit dans une continuité de répression de plus en plus disproportionnée contre le droit de manifester et à la liberté d’expression, prenant place à Genève contre tous les mouvements ciblant les principaux responsables de la crise climatique, en particulier les banques et la place financière », explique Alexandra Slotte, membre de Breakfree.
Ce collectif de désobéissance civile, partenaire genevois d’ ANV-COP21, s’est spécialisé sur la dénonciation des financements aux projets climaticides et ethnocides. Il avait notamment interpellé le joueur de tennis suisse Roger Federer sur son partenariat avec Crédit suisse, une banque critiquée pour ses investissements dans les énergies fossiles.