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l’Humanité
Un appel de l’éducation nationale et de la recherche. Face aux pillards, l’heure des choix pour nos retraites
Article mis en ligne le 8 janvier 2020

De la démission de Delevoye à la Légion d’honneur au patron de BlackRock, le conflit sur l’avenir de nos retraites révèle un conflit de bien plus grande ampleur : celui qui oppose notre pays, sa population, à une minorité au service de la finance, prête à saccager notre avenir pour s’enrichir.

On découvre que Macron se laisse dicter sa politique par Larry Fink, le PDG du géant américain de la finance BlackRock, spécialiste des fonds de pension. Si leur réforme des retraites cherche à baisser nos pensions, à rendre notre avenir et celui de nos enfants toujours plus précaires, c’est pour que ces multinationales puissent continuer à gagner toujours plus d’argent.

Pour enrichir une minorité, ils pillent notre pays. Il ne s’agit pas seulement des retraites. Notre pays est soumis à un pillage en règle. Les entreprises publiques, notre bien commun, sont vendues au plus offrant. L’hôpital public est saccagé pour que se développe le marché de la santé. L’école publique est délibérément ruinée pour que se multiplient les écoles privées. L’enseignement supérieur est saboté, la recherche publique dévoyée par les logiques du court terme, réduisant les découvertes utiles pour construire l’avenir. Quand les jeunes manifestent, on leur répond à coups de matraque. Quand ils se battent pour que nous ne détruisions pas leur planète et leur avenir, ils ne récoltent que des sarcasmes. Quand ils protestent contre la précarité qui les empêche d’étudier, on leur promet la précarité jusqu’à la retraite.

Le mépris du gouvernement pour la jeunesse est révélateur : c’est l’avenir qu’ils saccagent pour préserver les profits d’une caste de privilégiés. Le gouvernement cherche à nous imposer une réforme des retraites qui devrait s’appliquer à partir de 2025. Mais que restera-t-il de notre pays en 2025 ? Continuer à brader les services publics pour offrir de nouveaux marchés à quelques pillards, c’est sacrifier nos vies.

Comment vieillirons-nous quand l’hôpital public ne sera plus qu’un souvenir ? Comment nos enfants grandiront-ils quand l’école publique ne sera plus capable d’assurer ses missions les plus élémentaires, faute de moyens, d’une formation ambitieuse et d’un statut protecteur pour ses personnels, d’un cadre national pour ses programmes et ses diplômes ? Qui les formera, qui leur donnera les moyens de prendre les décisions complexes auxquelles ils seront confrontés dans leur travail et leur vie de citoyens ? À quels métiers, à quelle vie accèderont-ils après avoir été triés, sélectionnés, exclus, du collège jusqu’à l’université ? (...)

Dans chaque domaine de ce qui fait notre société, nos travaux dégagent des alternatives : économie, démocratie, vie sociale, travail, retraite, santé, recherche, éducation, culture, loisirs, etc. Nous voulons contribuer à ouvrir une autre voie.

En 1944, dans un pays saccagé par des années d’Occupation, pillé, ruiné, des hommes et des femmes ont su s’unir dans leurs différences pour inventer ensemble un avenir pour la France. Ils et elles ont inventé la Sécurité sociale, posé le principe d’une scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans dans une école commune, lieu d’égalité et d’émancipation ; donné un nouvel élan à la recherche. Nous sommes face à un défi de cette ampleur.

Nous défilons ensemble contre la réforme des retraites : prenons la mesure de notre force, mettons fin au pillage et au chaos tant qu’il en est encore temps. Dessinons ensemble un avenir pour nous et nos enfants.