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Rue 89
Un an après le vote du 23 octobre, la joie absente en Tunisie
Article mis en ligne le 24 octobre 2012

Après la chute du dictateur Ben Ali, nos espérances en Tunisie, nous citoyens, étaient grandes. On voulait une nouvelle Constitution où les principes d’un Etat de droit, des droits de l’homme et surtout des revendications de la révolution tunisienne entamée le 17 décembre 2010, « travail, liberté et dignité », soient le fondement de notre nouvelle République.

(...) Au sein de l’Assemblée nationale constituante (ANC), les députés ont travaillé avec acharnement. Contrairement aux séquences amputées des séances plénières qu’on voit circuler sur Internet et dans les médias, il faudra reconnaître le travail acharné des élus du peuple que j’ai côtoyés. (...)

Certes, actuellement, plus de 191 articles ont été écrits. Cependant, il faudra tous les revoir grâce à un tribunal constitutionnel, un organe qui devra être créé au plus tôt pour contrôler la constitutionnalité des lois et leur conformité aux principes de droit.

Ainsi, l’exemple hilarant de l’article 28 muté en l’article 21 où Ennahdha positionne la femme en tant que « complément de l’homme » n’a rien de constitutionnel et devra sauter tôt ou tard. Pareil pour le projet de « Conseil supérieur islamique » proposé par le parti islamiste où la notion discriminatoire sur le plan religieux est évidente.
(...)

une troisième voie commence à se faire voir, celle de partis de gauche appelée Front populaire. Le 7 octobre, un grand meeting de cette coalition de douze partis et d’indépendants a été organisé à Tunis. (...)

sur le plan politique, cette année mouvementée risque d’aboutir à des résultats disparates lors des prochaines élections et où certains seront obligés de voter pour la peste ou la choléra. (...)

Par contre, l’esprit de défi et de la révolution est encore présent, surtout chez la nouvelle génération (...)

Les associations et la société civile en Tunisie sont très actives et chaque jour, des conférences de presse, des assemblées, des réunions de discussions, des actions citoyennes sont organisées. En voyant les informations de l’extérieur, un étranger pourrait croire que le pays sombre dans le chaos, pourtant quand on est sur le terrain, on se rend compte que certes, la structure de la dictature ne s’est pas encore effondrée mais que les citoyens ont enfin la hache à la main, celle de la plume et de la liberté d’expression pour la faire tomber. (...)

Il est vrai que la volonté politique manque mais celle du peuple, appauvri et qui n’a plus à rien à perdre, risque de perpétuer une deuxième révolution. Entretemps, l’exercice de la citoyenneté, où on apprend jour après jour que les droits et libertés ne peuvent tomber du ciel mais doivent s’arracher, est en cours. (...)