Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Rue 89
Tunisie : Facebook, utile pour la révolution, nuisible à la démocratie
Article mis en ligne le 7 août 2011
dernière modification le 3 août 2011

« Je l’ai vu sur Facebook. » Cette phrase est à certains hommes politiques en Tunisie, ce que le « on me dit au marché » est aux hommes politiques en France. Une manière de partir d’une histoire marginale pour en faire un début de réflexion qui se veut politique.

La formule permet de faire de n’importe quel thème une préoccupation des concitoyens, et de prouver que l’homme politique qui cherche à s’en saisir est en prise avec la réalité et soucieux de l’intérêt général.

Des Tunisiens qui ne voient la Toile que par le prisme de Facebook, au gré des articles et vidéos partagés par leurs amis ou les pages auxquels ils ont souscrit.

Rien d’étonnant alors, de voir les administrateurs de certaines pages se considérer comme des faiseurs d’opinion. Tantôt ils agissent comme des journalistes, l’éthique et le professionnalisme en moins, tantôt ils agissent comme s’ils étaient institutionnels : ils appellent aux sit-in ou à la manifestation, ils lancent des communiqués de presse comme s’ils avaient une légitimité quelconque, sans aucune transparence sur leurs donneurs d’ordres ou les intérêts qu’ils servent.(...)

Tout cela serait drôle, si leurs actes n’avaient pas les conséquences qu’on connaît. Ça va de fausses informations relayées sur des sites douteux, jusqu’aux vidéos ou photos d’autres pays sans contextualisation aucune (comme pour cette photo montrant des islamistes défilant sur les plages… en fait prise à Gaza) en passant par des noms jetés en pâture à l’opinion, avec des accusations plus ou moins graves, sans forme aucune de procès, comme au bon vieux temps de Ben Ali.

Facebook est devenu un enjeu politique, les partis se doivent d’y avoir une vitrine, souvent avant même d’avoir un site Internet, pour leur communication officielle.

Mais il reste un nombre incalculable de pages non identifiées, avec des armées de trolls. (...) Wikio