
Signera ? Signera pas ? Après la réelection d’Evo Morales comme président de la Bolivie dimanche 12 octobre, son pays allait-il s’engager contre le travail des enfants lors du sommet américain de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) ? Un choix très attendu alors qu’une loi est passée en juillet dernier autorisant le travail à partir de 10 ans dans son pays.
(...) Mardi 14 octobre, une déclaration d’intention a été soumise aux votes. Son objectif ? Renforcer la lutte contre le travail des enfants en Amérique du Sud et dans les Caraïbes. Le jour même, 25 pays le signent et trois annoncent leur intention de le faire. (...)
Mercredi le couperet tombe. La Bolivie signe le texte sans sourciller.
Pourtant, celui-ci affirme que « le travail des enfants est un facteur d’aggravation de l’inégalité sociale, privant des millions de petits garçons, de petites filles et d’adolescents d’une éducation de qualité et de compétences indispensables pour leur propre développement et le progrès de leurs familles, communautés et pays, augmentant ainsi l’inégalité et la vulnérabilité sociale et économique ».
L’objectif impossible de 2020 (...)
L’OIT, dépourvu de véritable pouvoir de contrainte, semble se résigner à encourager plutôt qu’à exclure. « La Bolivie doit avec une politique éducative plus inclusive. Il faut laisser aux enfants le temps de grandir, d’apprendre de partager, de chercher… Le but de cet accord est de partager les bonnes pratiques et les meilleures manières de lutter contre ce fléau » explique Elena Montobbio, la coordinatrice régionale du projet.
L’union, la seule solution sans doute pour que la mobilisation trouve un second souffle. Si les chiffres ont clairement baissé depuis 15 ans, le chemin à parcourir reste encore long. De 20 millions d’enfants travailleurs en 2000, il y en avait encore 12,5 millions en 2012 dont… 9,8 millions effectuant des tâches considérées comme dangereuses (minerie, agriculture, pyrotechnique…). Et depuis 2008, les chiffres stagnent. Pour l’Amérique Latine et les Caraïbes qui s’imaginent en porte-étendard mondial de ce combat, le chemin à parcourir reste encore long.