
Depuis des mois, ils ne dorment plus. Mais ils se sentent soutenus. Le 21 avril, nous révélions le surprenant traitement réservé à deux infirmiers de l’Ehpad de La Cépière mis à pied, fin mars, en pleine crise sanitaire. Selon leurs avocats, ils auraient payé leurs demandes récurrentes d’avoir accès au stock de masques de l’établissement. De permanence le week-end des 21 et 22 mars, leur insistance a redoublé lorsqu’ils ont vu cinq résidents présenter des symptômes de diarrhée. La semaine qui a suivi, tous les deux ont été priés de quitter leur poste. (...)
Les deux infirmiers d’un Ehpad toulousain qui ont été mis à pied du jour au lendemain, fin mars, parce qu’ils réclamaient des masques en pleine pandémie restent dans l’attente de la suite de l’instruction de leur dossier. Leur licenciement est désormais officiel.
Dans l’attente de la suite de l’instruction de leur dossier (lire aussi encadré), tous deux peuvent compter sur les nombreux messages de soutien adressés soit par des collègues en poste, soit par d’anciens collaborateurs. Ou même, des familles de résidents. Du côté du syndicat FO, majoritaire dans l’établissement, le mot d’ordre depuis des semaines, c’est "l’apaisement". Les déléguées locales reconnaissent "la tension au quotidien". "Mais il y a aussi des collègues qui travaillent là depuis des dizaines d’années et qui s’y sentent bien." D’ailleurs, l’infirmière qui avait démissionné à peu près au même moment que la mise à pied de ses collègues a fait savoir que son départ n’avait "rien à voir" avec la direction. Avant de raccrocher.
Une saisie des Prud’hommes ?
Initialement, Sylvie et Younes étaient convoqués les 12 et 13mai. Cette procédure a finalement été annulée au profit d’une autre mais écrite. Leurs avocats viennent de recevoir leur lettre de licenciement. S’ils ont refusé de se prononcer sur le fond du dossier, MesMerouane Khennouche et Alexandre Parra-Bruguière indiquent simplement qu’ils sont "en train d’étudier d’éventuelles actions en vue de démontrer la nullité du licenciement, ce qui engendrerait forcément l’octroi de dommages et d’intérêts, ainsi que la possibilité d’une saisine des Prud’hommes."
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