
C’est le bruit des bottes qui viennent écraser les espaces de liberté
qui suffoquaient déjà. C’est l’expulsion maintenant et manu militari par
la justice et son bras armé, la police, du CREA-CSA au 70 allée des
demoiselles. Pour 40 personnes, dont 15 gamins, c’est : « plus de
maison, plus de toit, ce soir démerde toi ! ».
Depuis avril 2011, on avait fait d’un bâtiment vide, un bâtiment
vivant. Le 70 allée des demoiselles c’était un vrai lieu de vie, un
centre social autogéré avec des activités, des ateliers, une piscine, un
lieu de rencontres, de concerts, un lieu d’organisation, de solidarité
et d’entraide. Dans cet espace libéré, on s’amusait, on se cultivait,
bref on vivait bien sans que ça coûte walou à personne. Sauf que lorsque
l’autogestion fonctionne et coûte que dalle, pour le grand capital,
c’est mal ! Et ses ardents défenseurs, les pouvoirs publics, sortent
l’artillerie lourde pour nous dégager.
Pour nous, pas question de se laisser faire, notre maison on la
défend ! En barricadant notre bâtiment et en se rassemblant certes, mais
aussi en interpellant la mairie, la préfecture, le ministère des
affaires sociales, notre cher propriétaire, et le ministère du logement.
Leurs réponses : l’expulsion. Ou l’expression du mépris le plus profond
pour toute une partie de la population. Réprimer la pensée et punir
l’acte, c’est la symphonie du moment.
Pour les pouvoirs publics, mieux vaut virer tout le monde ! (...)
Assemblée générale ce soir à 19h à la Chapelle, 36 rue Daniel Casanova,
métro Compans ou Canal du Midi.