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Théoriser l’oppression des femmes
#femmes #oppression #exploitation
Article mis en ligne le 30 décembre 2022
dernière modification le 29 décembre 2022

Lise Vogel, féministe américaine, s’était donné pour but, comme l’indique le sous titre de son essai « Le marxisme et l’oppression des femmes », « vers une théorie unitaire », d’inclure les revendications féministes dans le corpus de la théorie marxiste. Elle se situe dans le courant – le livre est paru en 1984 – des « féministes socialistes » et base ses réflexions, notamment sur le travail domestique, la sphère de la « famille », sur le concept de la reproduction sociale. Beaucoup d’interrogations jalonnent ses recherches, interrogations souvent intelligentes et pertinentes qui n’ont pas encore trouvé de réponses. Sa conclusion n’est pas concluante, la théorie unitaire reste à construire.

Lise Vogel se sert des concepts de Marx, en particulier de la théorie de l’exploitation définie dans le livre 1 du Capital. Le salarié, la salariée vend, sur le marché, la seule marchandise dont il, elle est propriétaire sa force de travail en échange d’un salaire, qui a comme valeur d’usage de créer de la survaleur, du surtravail accaparé par les propriétaires de moyens de production. Le travail nécessaire vise à assurer la reproduction du producteur ou de la productrice.

A partir de cette théorie, elle construit son concept de reproduction sociale, comment la classe ouvrière se constitue et se reconstitue pour continuer à générer de la survaleur pour les capitalistes. Concept qui l’amène à s’interroger sur la place du travail domestique. Elle analyse « l’oppression des femmes en terme de travail domestique et d’égalité des droits » (p. 288) [1], en précisant : « le travail nécessaire a deux composantes (…) produire la valeur équivalente aux salaires [d’une part] (…) [et d’autre part] le travail non rémunéré qui participe au renouvellement – quotidien et à long terme – (…) de la classe ouvrière dans son ensemble. C’est ce que j’ai appelé la composante domestique du travail nécessaire ou travail domestique. » (pp 314-315). Cette seconde composante a été ignorée, dit-elle, par Marx.

Quelques questions théoriques (...)

Lise Vogel tombe dans le piège de la construction théorique séparée de la réalité, se suffisant à elle-même. Le marxisme dont elle parle dans le titre n’est pas défini, elle parle plutôt des « marxistes » qu’elle interroge sans trouver de réponse satisfaisante. (...)

Le capitalisme se révolutionne, il est nécessaire de forger de nouveaux concepts. Et un programme de transition partant des revendications actuelles pour déboucher sur le changement révolutionnaire de la société capitaliste.

Les revendications des droits de femmes, élément essentiel pour construire une société plus égalitaire, en font partie intégrante. Le projet socialiste ne peut en faire l’économie. La théorie et la pratique se combinent.