
Treize personnalités et représentants associatifs appellent à l’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans, particulièrement dans le contexte de la crise sanitaire.
"Le Premier ministre a annoncé des mesures exceptionnelles pour 800.000 jeunes, étudiants ou précaires, frappés par la crise sociale et économique liée à l’épidémie de Covid-19. Si ces aides représentent un premier pas nécessaire au regard de la situation dramatique que vivent nombre de moins de 25 ans, elles laissent sur le bord de la route toute une partie de la jeunesse la plus touchée par la pauvreté : les jeunes à la rue, ceux résidant dans des squats ou hébergés chez des tiers, dans un centre d’hébergement d’urgence, à l’hôtel ou encore dans des familles aux revenus modestes. (...)
Vivant d’ordinaire avec peu de ressources, ils sont aujourd’hui dans l’impasse. Avant la crise, ils enchaînaient des petits boulots, des missions d’intérim. D’autres percevaient de menus revenus à travers les plateformes numériques. Les plus précaires dépendaient de la mendicité ou de l’économie de la débrouille, qui est aujourd’hui à l’arrêt. Quand l’économie se grippe, ces jeunes ne disposent d’aucune bouée de sauvetage. Avant l’âge de 25 ans, ils ne sont pas éligibles aux aides sociales. Et ce scandale n’a rien de conjoncturel : aujourd’hui, en France, un jeune sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté. (...)
Il y a donc urgence à agir. La récession qui se profile va affecter directement et durablement les jeunes, notamment les moins qualifiés d’entre eux. (...)
Pour ne pas sacrifier une génération, le plan de relance du gouvernement devra ouvrir dès 18 ans l’accès au RSA. Il devra aussi développer un véritable service public de l’insertion des jeunes, incluant une obligation pour les pouvoirs publics de garantir leur parcours de formation et d’insertion sociale et professionnelle." (...)