Nos gouvernants partent du principe qu’il faut travailler plus pour produire plus de richesses. Du coup, on est en droit de se demander si la réduction du temps de travail, qui paraissait inhérente à nos sociétés modernes est, oui ou non, un processus inéluctable, et si la durée légale du temps de travail a encore un sens.
Les pronostics du très célèbre économiste Keynes, qui annonçait en 1931 que le temps de travail s’établirait à 15 heures par semaine, se réaliseront-ils ? Les temps de travail vont-ils continuer à s’assouplir, comme le pense Jean Viard, l’ardent défenseur des 35 heures ? Ou au contraire vont-ils se durcir non pas tant par leur durée que par leur intensité ? (...)
Au XXe siècle, les raisons de la baisse de la durée du travail sont plus classiques : faire bénéficier les salariés des gains de productivité en 1919 (journée de 8 heures) ; lutter contre le chômage en 1936 (loi des 40 heures) ; partager le profit et le progrès entre 1945 et 1970. Enfin, lutter contre le chômage avec les lois Aubry sur les 35 heures. (...)