
Seize personnes sont mortes vendredi lors des manifestations organisées dans plusieurs villes de Syrie, où la mobilisation reste vive alors que les appels pour faire plier le régime du président Bachar al-Assad et faire cesser les violences sont de plus en plus pressants.
La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a ainsi exhorté vendredi les partenaires commerciaux de la Syrie à cesser leurs échanges avec Damas.
Le Conseil de sécurité de l’ONU tiendra une réunion spéciale jeudi 18 août consacrée aux droits de l’homme et à l’urgence humanitaire, selon des diplomates.
"Nous pressons les pays qui continuent à acheter du gaz et du pétrole syriens, les pays qui continuent à envoyer des armes à M. Assad (...) à se ranger du bon côté de l’Histoire", a dit Mme Clinton. Jeudi, elle avait expressément désigné la Chine, l’Inde et la Russie.
Comme chaque vendredi depuis le début du mouvement de contestation le 15 mars, les manifestants se sont rassemblés sous le slogan "Nous ne nous soumettrons qu’à Dieu", lancés cette semaine par des militants sur Facebook.
(...) La mobilisation contre le gouvernement et les condamnations de plus en plus sévères de la communauté internationale ne font pas faiblir le régime.
Pour museler encore davantage l’information, les autorités ont arrêté jeudi le président de la Ligue syrienne des droits de l’Homme, Abdel Karim Rihaoui. Très actif, il est, grâce à son réseau de militants dans le pays, une source importante d’informations pour la presse étrangère, dont les mouvements dans le pays sont très limités.
Paris et Rome ont réclamé sa libération immédiate. "La France condamne (cette) arrestation (...). La répression violente et les arrestations politiques doivent cesser en Syrie", a déclaré la porte-parole adjointe du ministère des Affaires étrangères, Christine Fages.
L’Italie a également souhaité vendredi que le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies fasse "entendre sa voix avec force auprès des autorités de Damas pour la libération d’Abdel Karim Rihaoui en s’unissant aux appels déjà venus des autres leaders occidentaux".
Le président américain Barack Obama et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan ont évoqué jeudi soir la nécessité "d’une transition démocratique" en Syrie. Le Canada a pour sa part dénoncé les "actions brutales" et "inadmissibles" du gouvernement syrien.
Le président turc Abdullah Gül a appelé M. Assad à mener des réformes démocratiques rapidement, selon l’agence turque Anatolie vendredi : "Je ne veux pas qu’un jour en regardant en arrière vous regrettiez d’avoir agi trop tard et trop peu", a-t-il écrit à son homologue syrien.
Selon le dernier bilan de l’OSDH, 1.782 civils et 410 membres des forces de l’ordre ont été tués depuis le 15 mars.(...) Wikio