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Sur le Larzac, l’éleveur de porcs au naturel voit l’avenir en rose
Article mis en ligne le 29 janvier 2016
dernière modification le 23 janvier 2016

Pendant que les éleveurs de porcs industriels s’enfoncent dans la crise en Bretagne, d’autres suivent des voies nouvelles. Tel Nicolas Brahic qui, sur sa ferme bio, élève des cochons qui vient au grand air. Chantre du sol et du buis, il est aussi forestier, inventeur d’une machine clef de voûte de son engagement pour les écosystèmes et l’autonomie.

Vaillants cochons à l’aise sur les pierres pointues du causse
Mi-Indiana Jones mi-Rambo, Nicolas Brahic déboule d’une espèce de 4x4 déglingué en tenue de camouflage militaire. « Je l’utilise encore. C’est pratique ! » Encore ? Des études de mathématiques appliqués aux sciences, sportif de haut niveau, rompu aux arts martiaux et aux conditions extrêmes, à 34 ans, l’homme est un ex du corps d’élite des commandos de la Marine. Sans s’appesantir, il dit avoir vu des guerres, appris la survie et à sauver sur mer. À présent, « c’est sur terre, en luttant pour les sols, source de conflits lorsqu’ils s’appauvrissent », qu’il entend poursuivre. Le temps d’une reconversion au lycée agricole de Saint-Affrique (Aveyron) et de ranger tous les livres, il s’est installé en 2008.
Dans la vie, les limites n’arrêtent pas le personnage. (...)

Au fil des ans, l’éleveur croise des races anciennes et rustiques, pata blanca, gascons, ibériques ou bayeux longuet tachetés. Il obtient des bêtes hautes sur pattes, de vaillants cochons à l’aise sur les pierres pointues du causse, sans arthrite, à la différence de leurs congénères modernes standardisés. Son élevage est aujourd’hui considéré par certains experts comme un réservoir à cheptel pour sa résistance et sa sélection naturelle, explique-t-il fièrement. (...)

pas d’antibiotique ni de traitement contre la coxiellose, pas d’injections fortifiantes à base de fer et encore moins de dents limées ou de Taser pour les diriger. Et la castration ? Que non ! « L’espace, c’est-à-dire un hectare par animal, limite l’agressivité, il n’y a pas la compétition hormonale des mâles comme elle existe en lieux clos. »
« Il ne faut pas avoir peur d’aller contre ce qu’on a appris »
Mais le goût de la viande ? À peine marqué. Pour preuve, c’est dans la cuisine d’une vingtaine d’étoilés, tels les frères Marcon, Ducasse, Robuchon que sont mitonnés les cochonnets du Larzac. (...)