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La Via Campesina
10 septembre 2025 : Journée internationale d’action contre l’OMC et les accords de libre-échange : appel à l’action !
#OMC #Libre-echange #mondialisation #privatisations #alternatives #viaCampesina #souveraineteAlimentaire #biodiversite
Article mis en ligne le 23 août 2025
dernière modification le 20 août 2025

Aux travailleur·euses, aux paysan·nes et à tou·tes les peuples du monde,

Le 10 septembre est commémoré par La Via Campesina et ses alliés à travers le monde comme la Journée internationale d’action contre l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et les accords de libre-échange (ALE). En ce jour, nous nous souvenons du sacrifice du paysan sud-coréen Lee Kyung Hae, qui, à Cancún en 2003, s’est donné la mort pour protester contre les politiques de libre-échange menées par l’OMC.

FLa mondialisation du libre marché n’a fait qu’entraîner d’immenses souffrances pour nos peuples et pour l’humanité tout entière. La privatisation effrénée des territoires et des communs, la déréglementation, l’augmentation des importations et le dumping, les perturbations de l’approvisionnement causées par les guerres et, plus récemment, l’usage abusif des droits de douane et des barrières non tarifaires à des fins impérialistes n’ont cessé d’aggraver les souffrances des travailleur·euses et des producteur·rices alimentaires à petite échelle. Malgré ses échecs évidents, l’OMC (et les accords de libre-échange négociés en dehors de son cadre) continue d’exercer une influence considérable sur le commerce mondial.

La récente guerre tarifaire menée par le gouvernement américain démontre également que les mesures commerciales peuvent servir à militariser la politique étrangère impérialiste, au lieu de soutenir les producteur·rices alimentaires à petite échelle, d’améliorer la disponibilité des denrées, de créer des emplois et de renforcer la souveraineté alimentaire tant dans au Nord qu’au Sud. Face à une telle offensive impérialiste, l’OMC demeure dysfonctionelle
Nous devons intensifier notre lutte contre ces institutions néolibérales, défendre les paysan·nes et les communautés rurales, et protéger notre souveraineté alimentaire ainsi que notre biodiversité. (...)

Nous devons co-construire, à partir de nos territoires, un cadre qui changera radicalement les principes qui définissent le système commercial mondial et qui permettra d’eriger la souveraineté alimentaire. Un cadre qui permettra aux pays d’élaborer des politiques garantissant des moyens de subsistance décents pour tou·tes, en particulier pour les producteur·rices alimentaires à petite échelle.

Les prix minimaux de soutien, le stockage public, la gestion de l’offre et les marchés publics alimentaires ne sont que quelques-unes des nombreuses politiques pragmatiques qui pourraient garantir un revenu décent aux producteur·rices alimentaires à petite échelle et défendre le droit des populations à une alimentation saine et nutritive.

Un tel cadre garantirait aussi que nos systèmes alimentaires soient organisés de manière démocratique et non abandonnés aux caprices du marché. La Via Campesina est fermement convaincue qu’un nouveau cadre commercial doit recourir à des outils tels que les droits de douane, les barrières non tarifaires et les subventions, afin de donner la priorité au soutien aux agriculteur·rices familiaux·ales, aux producteur·rices alimentaires à petite échelle, aux pêcheur·euses et aux travailleur·euses du monde rural

En septembre prochain, le 3e Forum Global Nyéléni se tiendra à Kandy, au Sri Lanka. Il réunira un large éventail de mouvements sociaux, notamment des producteur·rices alimentaires à petite échelle, des Peuples Autochtones, des travailleur·euses et des militant·es, afin d’élaborer des propositions pour une transformation systémique de nos systèmes alimentaires. Lors de cet important forum, la proposition visant à établir un nouveau cadre commercial fondé sur la souveraineté alimentaire devrait également être présentée, débattue et approfondie.

En outre, La Via Campesina se prépare également à se mobiliser lors de la prochaine Conférence ministérielle de l’OMC (MC14), qui se tiendra au Cameroun du 26 au 29 mars 2026.À l’agonie, l’OMC tente de rester pertinente dans un monde confronté à des problèmes tels que les inégalités croissantes, la pauvreté, la faim et la guerre. L’OMC doit se retirer de l’agriculture. Nous devons en finir avec l’OMC. Mais nous devons aussi proposer une alternative.