
Dans un montage vidéo publié vendredi Mateusz Morawiecki, le Premier ministre polonais, a utilisé des images des émeutes en France pour faire campagne contre l’immigration en Pologne. Une rhétorique d’extrême droite mensongère alors que la majorité des émeutiers sont de jeunes Français.
La vidéo montre successivement des images de scènes d’émeutes survenues en France et des images de calmes villes polonaises sous le soleil. En plein sommet européen et alors que la France connaissait de graves violences à la suite de la mort du jeune Nahel M., le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a publié, vendredi 30 juin, sur son compte Twitter, une vidéo assimilant les violentes émeutes en France à un problème migratoire. En opposition, les villes de Varsovie et Cracovie sont présentées comme des havres de paix où il ferait bon vivre en famille.
"Notre plan est [de construire] une Europe aux frontières sûres […] Ce sont les valeurs à partir desquelles tout commence", a indiqué dans son tweet le Premier ministre. (...)
Des images utilisées comme arguments de campagne anti-migrants alors que la Pologne et la Hongrie s’opposent aux autres pays membres de l’Union européenne (UE) sur la répartition des demandeurs au sein de l’UE. Cette manœuvre a pour but de soulager les pays d’arrivée en répartissant annuellement 30 000 demandeurs d’asile dans les différents pays européens. Le Pacte sur la migration et l’asile, voté par les États membres le 8 juin, prévoit que si un pays refuse d’accueillir des demandeurs d’asile, il doit s’acquitter d’une contribution de 20 000 euros par personne. (...)
Dans un premier tweet publié vendredi 30 juin, le Premier ministre polonais avait déjà publié des photos pour dénoncer cet accord : "Des magasins pillés, des voitures de police incendiées, des barricades dans les rues, voilà ce qui se passe actuellement dans le centre de Paris et dans de nombreuses autres villes françaises. Nous ne voulons pas de telles scènes dans les rues polonaises. Nous ne voulons pas de telles scènes dans aucune ville d’Europe. C’est pourquoi nous défendrons les conclusions du Conseil européen de 2018, nous défendrons le principe de l’admission volontaire des immigrants. Halte à l’immigration clandestine. La sécurité d’abord". (...)