
Ce 10 novembre 2017, les associations se sont mobilisées dans toute la France pour une 2e journée noire, après celle du 18 octobre (voir ici) pour refuser l’immense plan social sur les contrats aidés (250 000 suppression d’ici à fin 2018) à l’appel du Collectif des Associations Citoyennes, d’un large front intersyndical, de collectifs unitaires locaux, avec parfois le soutien des mairies. Quelques 230 mobilisations ont rassemblé plusieurs milliers d’associations et 15 défilés ont eu lieu sur l’ensemble du territoire1. En s’habillant de noir pour symboliser leur mort programmée, elles ont multiplié les actions symboliques (voir ici). A Paris, une marche ponctuée de « Die-In » entre Bourse et République a rassemblé quelques 400 personnes. D’autres manifestations sont prévues dans les prochains jours, avec notamment une grève dans le secteur du travail social le 20 novembre, soutenue par le CAC. « Les associations entendent montrer quelles sont l’oxygène qui permet à ce pays de respirer. Sans elles, moins de lien social, moins de solidarité et moins de culture » tempête Jean-Claude Boual, président du CAC.
Le gouvernement commence à bouger, mais tout reste à faire
Cette mobilisation n’est pas sans résultats. Face à la montée des protestations, le Premier ministre, accompagné de M. Hulot et M. Blanquer, a annoncé ce 9 novembre le lancement d’une concertation, pour aboutir dès le mois de janvier à des propositions en matière de financement, d’engagement, d’accompagnement de la vie associative. Le gouvernement a concédé de sanctuariser les contrats aidés liés à l’urgence sociale, au handicap et aux quartiers prioritaires, ainsi qu’une augmentation de 25 millions d’euros du FDVA (soit 1% de la diminution des crédits emplois aidés, mais a refusé, à l’Assemblée Nationale, de revoir à la hausse l’enveloppe globale des crédits alloués2. Les destructions massives se poursuivent donc sur le terrain, avec d’innombrables drames humains.
Cette concertation n’aura de sens que si elle repose sur un dialogue sincère incluant toutes les associations (notamment celles regroupées dans le CAC) permettant d’aborder les questions de la stabilité d’emplois associatifs stables à travers des CDI et la contribution au bien commun d’innombrables petites et moyennes associations, tout en maintenant un dispositif adapté de retour à l’emploi.
Les associations doivent plus que jamais rester mobilisées et s’exprimer ensemble, avec les syndicats de salariés et les collectivités. Par ailleurs, nous appelons les Sénateurs à rétablir les crédits dédiés aux contrats aidés, et les Députés à voter en seconde lecture, les crédits suffisants pour préserver les emplois associatifs comme préalable à une concertation sereine pour penser les alternatives aux contrats aidés.