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Libération
Suicide d’une directrice d’école : les profs pénalisés pour lui avoir rendu hommage
Article mis en ligne le 1er février 2020

Le Snuipp 93 dénonce la retenue sur salaires pour les enseignants présents le 3 octobre devant le rectorat de Bobigny, venus manifester leur soutien après la mort de leur collègue Christine Renon. Interrogé, le ministère n’a pour l’instant pas réagi.

C’était le 3 octobre. Une foule compacte était rassemblée devant les bureaux du rectorat de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour rendre hommage à Christine Renon, cette directrice d’école de Pantin qui s’est donné la mort trois semaines après la rentrée. Il y avait beaucoup d’émotion cet après-midi-là, des silences aussi. Les enseignants présents racontaient la même chose : cette impression de connaître Christine Renon sans l’avoir côtoyée, tellement ils s’identifient et se reconnaissent dans ses mots. Cette lettre d’adieu où elle décrit les difficultés du métier, a bouleversé l’ensemble de la profession. Ils étaient là aussi pour que leur institution sache. Qu’elle mesure l’état d’épuisement de la profession. (...)

La sidération s’est produite en ouvrant la paye de janvier : les enseignants présents lors de ce rassemblement se sont vu décompter une journée de salaire pour ce fameux 3 octobre… (...)

« C’était le dernier truc. Le seul geste de reconnaissance que l’on aurait pu attendre. Mais non, le ministère continue de nous mépriser. Il n’a rien entendu. Ni le message de Christine Renon, ni celui de l’ensemble de la profession qui a suivi. Rien. » Elle assure que le questionnaire envoyé à tous les directeurs d’école après le drame, pour évaluer leurs conditions de travail, « n’a servi à rien. Ils n’ont rien produit avec, si ce n’est accorder cette journée de décharge et encore, il fallait la prendre entre novembre et décembre. Ceux qui n’ont pas pu à ces dates-là se sont entendu répondre : "trop tard, tant pis pour vous" ».

Vendredi en début d’après-midi, le Snuipp 93 envoyait cette précision : « Même les collègues de la ville de Pantin, où exerçait Christine Renon, se sont vu retirer la journée du 3 octobre. » (...)