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le Monde
Stéphane Beaud, une sociologie par le bas
Article mis en ligne le 14 janvier 2019
dernière modification le 13 janvier 2019

Le chercheur, auteur notamment de « La France des Belhoumi », une enquête ethnographique qui retrace sur quatre décennies la trajectoire d’une famille immigrée algérienne, étudie, depuis plus de vingt ans, les classes populaires françaises.

Les ouvrages de Stéphane Beaud explorent aussi bien les transformations de la condition ouvrière que les enjeux de la démocratisation scolaire ou les imaginaires sociaux du football

Pour s’approprier le travail du sociologue, les élèves ont réalisé des improvisations théâtrales avec le metteur en scène Dominique Lurcel, directeur de la compagnie Passeurs de mémoires : un spectacle aura lieu en mai au Rize, le centre culturel de Villeurbanne. « Je les fais travailler sur des scènes – celle, par exemple, où l’aînée des Belhoumi, Samira, fait ses devoirs dans la cuisine – ou sur des phrases prononcées par le père de Samira – “la police n’est jamais entrée chez moi”. Ils savent très bien ce qui les concerne dans ce texte, je n’ai pas besoin de mettre des points sur les “i”. »

Si Stéphane Beaud apprécie tant ces rencontres dans les lycées professionnels, s’il a décidé, cette année, d’aller de Roubaix à ­Besançon en passant par Clermont-Ferrand, Marseille, Saintes (Charente-Maritime), Caussade (Tarn-et-Garonne), Nanterre ou Colombes (Hauts-de-Seine), c’est qu’il pratique, depuis plus de vingt ans, une sociologie « par le bas » tentant de saisir ce qui « travaille » les classes populaires françaises. Ses ouvrages explorent aussi bien les transformations de la condition ouvrière que les enjeux de la démocratisation scolaire ou les imaginaires sociaux du football – un sport qui constitue, à ses yeux, un « fait social total », selon l’expression de l’anthropologue Marcel Mauss (1872-1950). (...)