
Sophie Binet, 41 ans, a créé la surprise vendredi en succédant à Philippe Martinez en tant que secrétaire générale de la CGT. Première femme à occuper ce poste depuis la création de l’organisation en 1895, elle prend la tête d’un syndicat profondément divisé, en pleine bataille sur la réforme des retraites.
C’est la candidate que personne n’attendait. La responsable de la Fédération des cadres (Ugict) Sophie Binet a été élue vendredi 31 mars secrétaire générale de la CGT, après Philippe Martinez, devenant ainsi la première femme à la tête du syndicat depuis sa création en 1895 (...)
Sophie Binet a d’ores et déjà indiqué que "l’intersyndicale unie" rencontrera, à l’invitation du gouvernement, la Première ministre Élisabeth Borne le 5 avril. "Nous irons, toute l’intersyndicale, unie, pour exiger le retrait de cette réforme de façon ferme, déterminée", a déclaré la nouvelle secrétaire générale, qui s’exprimait à la tribune du congrès de la CGT.
Sophie Binet, âgée de 41 ans, est une ancienne membre du syndicat étudiant Unef et du PS et ancienne conseillère principale d’orientation (CPE). Elle était à la tête de l’Ugict depuis 2018.
La nouvelle équipe dirigeante – secrétaire général, administrateur et bureau exécutif – a été présentée aux congressistes ce vendredi.
Congrès houleux
Issue de la Commission exécutive confédérale, la direction élargie de la CGT, Sophie Binet était référente du collectif femmes mixité et engagée sur les questions environnementales et l’égalité hommes-femmes. (...)
"Retrait pur et simple" de la réforme des retraites
Mardi, les congressistes ont rejeté le rapport d’activité de la direction sortante (50,32 % des voix contre), un événement sans précédent dans l’histoire de la CGT et un désaveu majeur pour Philippe Martinez et sa dauphine. (...)
Les débats sur le document d’orientation ont montré les désaccords entre les cégétistes sur les liens de la CGT avec les syndicats qui lui sont proches (FSU et Solidaires), sur l’écologie ou encore sur les questions internationales – certains demandent toujours que la CGT adhère à la Fédération syndicale mondiale (FSM), qu’elle a quittée en 1995.
Point de crispation particulièrement aigu : la question de l’appartenance de la CGT au collectif "Plus jamais ça", que la CGT a cofondé en mars 2020 avec des ONG et des associations, dont Greenpeace et Oxfam, et où Marie Buisson représentait la CGT.
Jeudi soir, un vote allant dans le sens d’une sortie de la CGT de ce collectif a sonné comme un signal d’alarme pour la direction sortante. (...)
Jeudi soir, un "appel" a été voté, dans lequel la CGT a redemandé le "retrait pur et simple" de la réforme des retraites. "Il n’y aura ni médiation, ni compromis", dit le texte, prenant ses distances avec l’idée de "médiation" portée par l’intersyndicale et approuvée par Philippe Martinez mardi.