
Deux bandes dessinées, « The Private Eye » et « Bug » imaginent la vie sans numérique et web. Le scénariste américain Brian K.Vaughan et le dessinateur français Enki Bilal savent que le net n’est pas prêt de disparaître mais jouent aux lanceurs d’alerte. À nous de les entendre ?
C’est un matin comme un autre. Au réveil, devant la table de votre petit-déjeuner, vous regardez d’un œil négligent –l’autre dirigé sur votre tartine, votre café, thé, etc.– quelles sont les dernières infos. Quelle star est morte cette nuit, qu’a raconté Trump lors de son dernier voyage ? Vous n’en saurez rien, à part l’image d’usine, l’écran de votre smartphone reste vide.
Deux minutes plus tard, intrigué, vous allumez votre laptop. Pas de connexion, même pas un spot wifi qui traîne, même pas le bar du coin. À ce moment-là, vous pensez au dernier épisode de votre série préférée du moment que vous n’avez pas encore téléchargé. Mais il y a plus embêtant. Vous n’avez pas l’adresse du bar où des amis fêtent ce soir leur anniversaire –vous avez consulté hier la page Facebook de l’« événement » sans la noter, sans penser que quelques heures plus tard tout serait indisponible. Il y a encore plus préoccupant, vous aviez prévu de payer en ligne vos impôts locaux et c’est le dernier jour. Et comment va avoir lieu le rendez-vous sur Skype prévu de longue date cet après-midi ?
Un pied dans le présent, un autre dans le futur
Ce fil de conséquences d’une panne du numérique, on peut l’étirer à l’infini. Quiconque a été confronté à une panne d’opérateur peut témoigner : d’un coup, on se sent vulnérable et revenu à l’âge de pierre. (...)
Ce scénario, suite à une panne ou absence de réseau, tout le monde l’a vécu. Et personne ne veut penser à ce qui se passerait s’il devait se prolonger tous les jours. Heureusement, la fiction nous vient en aide et nous permet de revenir en arrière, à l’époque où internet ne nous était pas indispensable comme aujourd’hui, voire d’imaginer un futur où il n’existerait plus.
Synchronicité ou coïncidence, deux albums de science-fiction en bande dessinée abordent le sujet de front mais avec un point de départ et une problématique différents. Apprenant qu’Enki Bilal a créé une histoire qui ressemble (un peu) à celle de The Private Eye, le scénariste américain Brian K. Vaughan (Saga, The Runaways, Paper Girls) s’écrie : « Cool ! Ce concept est définitivement dans l’air du temps. Je suis impatient de lire ce qu’Enki Bilal raconte. » (...)