Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
ouest France
Sentinelles de la mer, veilleurs d’humanité
Article mis en ligne le 2 juillet 2019

Le navire humanitaire Sea Watch est l’un des derniers à être encore en mesure de porter secours aux migrants qui tentent la traversée en Méditerranée. La capitaine du bateau a été arrêtée samedi 29 juin après avoir forcé l’entrée dans un port italien alors que les Européens se renvoyaient la balle sur l’accueil des 40 migrants à bord depuis 17 jours.

Sous les huées et les insultes, Carola Rackete, la capitaine du navire de sauvetage, le Sea Watch 3, a été arrêtée. C’était en Italie, au port de Lampedusa. C’était la nuit, comme si l’obscurité devait masquer l’odieuse trahison. Car c’est bien d’une trahison qu’il s’agit quand, sur la terre d’Europe où naquit l’humanisme, on arrête le capitaine d’un navire ayant voulu mettre en lieu sûr les 42 migrants qu’il avait sauvés.

Le ministre italien Matteo Salvini parle d’un « acte de guerre » car la capitaine a forcé le barrage. Mais des ministres européens invoquent le droit humanitaire. Matteo Salvini va jusqu’à réclamer la prison ferme. Elle risquerait dix ans et le savait : « Les migrants sont exténués. Je les conduis en lieu sûr. Peu importe comment tu arrives dans une situation de détresse […]i tu as besoin d’être secouru, tout le monde a le devoir de te secourir. »

Depuis dix-sept jours, le navire cherchait un port. En vain ! Les autorités italiennes ont pris en charge les enfants et les femmes les plus vulnérables. Mais elles refusaient d’accueillir les autres tant que les pays européens ne s’étaient pas entendus sur leur répartition. Quant aux Européens, ils voulaient que le bateau accoste d’abord. Bref, tout le monde se défilait et pendant ce temps, la situation empirait sur le navire : « Nous sommes tous épuisés. Nous ne pouvons plus tenir. Nous demandons de l’aide à l’humanité. »

La Cour européenne des droits de l’homme n’a pas accepté la requête d’une mesure provisoire pour débarquer en Italie. Mais elle a demandé aux autorités italiennes de fournir l’assistance nécessaire aux personnes vulnérables. L’État d’urgence a été déclaré sur le bateau. (...)