
À cinq mois, les petits garçons, comme les filles du même âge, manifestent davantage d’intérêt pour les poupées que pour les voitures. De quoi remettre en cause les cadeaux de Noël ?
Les camions, c’est pour les garçons. Les poupées, c’est pour les filles. Ces affirmations légèrement sexistes pourraient tomber à l’eau, au moins pour les premiers mois de la vie des bébés. En effet, une étude menée par Paola Escudero de l’université occidentale de Sydney a remis en cause ces schémas traditionnels.
Le contexte : un monde bleu et rose
Notre société est-elle vraiment équitable ? À priori non. Les origines ethniques ou sociales peuvent favoriser (ou au contraire désavantager) dans certains contextes un genre ou l’autre. Globalement, les schémas familiaux et professionnels restent le plus souvent de l’ordre du traditionnel. Les femmes réalisent toujours l’essentiel des tâches ménagères (alors que cela pourrait rendre les hommes heureux d’y participer) et n’occupent globalement pas les mêmes fonctions que leurs homologues masculins. La distinction commence même dès le plus jeune âge. Les petites filles reçoivent en cadeau des poupées et des costumes de princesse, alors que les garçons se voient offrir des camions et des Lego. (...)
Se pose alors aux scientifiques la question de savoir ce qui relève du naturel et ce qui tient du culturel. Vaste problème. (...)
L’œil extérieur : laissons les garçons jouer à la poupée
Restera aux chercheurs à déterminer les raisons qui poussent les deux sexes à préférer spontanément un type de jouets plutôt qu’un autre. Trois pistes ont été avancées : un changement physiologique, les différences dans le développement cognitif et la pression sociale.
Quoi qu’il en soit, il ne faut en aucun cas faire des généralités : les garçons aussi ont le droit de vouloir une poupée, ou les filles un camion de pompier. Cela ne révèle aucun dysfonctionnement particulier : simplement un désir d’enfant facile à combler.