
Dans la soirée de lundi, 360 personnes sans papiers et demandeurs d’asile, 150 selon la préfecture, expulsés de leur hébergement d’urgence hôtelier avant d’occuper l’Eglise Saint-Pierre-les-Minimes de Clermont-Ferrand. Ils protestent depuis hier contre l’absence d’hébergement d’urgence faute de moyens.
Dans le courant de la nuit aux alentours de 4 h 30, des dégagements de fumée liés à un début d’incendie ont conduit à l’évacuation du bâtiment, explique la préfecture. Après examen des personnes présentes par le SAMU, aucun blessé n’a été recensé. Une porte extérieure de l’église a été fracturée. "On est en droit de penser à un incendie criminel", explique Didier Pagès de Réseau Education sans frontières 63. Une enquête est en cours. Les personnes ont passé le reste de la nuit dehors.
Dans la matinée de mardi, le préfet a proposé un hébergement d’urgence dans un gymnase à Saint-Jacques et un examen individuel de chaque cas, solution qui a été rejetée de façon unanime. "En lien avec la Ville de Clermont-Ferrand, les services de l’Etat ont proposé une solution d’hébergement d’urgence collectif aux personnes en détresse, et regrettent que cette dernière ait été refusée. Cette solution d’urgence est maintenue afin d’accueillir l’ensemble des personnes, familles et enfants, qui souhaiteraient bénéficier d’un accueil", déclare la préfecture dans un communiqué.
Selon Gilles Loubier, directeur général de l’ANEF, le préfet souhaite faire une proposition de relogement à chacune des familles. Une réunion est prévue en fin de matinée pour trouver des solutions mais une chose est sûre l’ANEF ne souhaite pas remettre ces personnes à l’hôtel car ce système n’est pas pérenne. "Ce n’est pas un coup de force, on a annoncé à l’Etat nos difficultés depuis octobre 2012. 5 ou 6 réunions ont eu lieu cet été". (...)