
Face aux destructions de campements à Grande-Synthe, aux lacérations et vols de tentes, et aux mensonges d’Éric Dupond-Moretti et Gérald Darmanin, plusieurs personnes exilées, au côté de Human Rights Observers (projet de l’Auberge des Migrants) et Utopia 56, saisissent la justice pour contester la légalité de l’exécution de l’expulsion de leur lieu de vie à deux reprises. Non seulement indignes pour ces personnes survivant à la frontière, ces expulsions ont été menées dans l’irrespect des lois et codes de procédure en vigueur.
Les 13 et 26 octobre 2021, dans le cadre de la politique de harcèlement menée à la frontière, plus de 600 personnes, dont des familles avec enfants, qui survivaient dans un campement à Grande-Synthe en ont été expulsées, sans avoir pu récupérer leurs affaires. Contrairement aux exigences légales, ces personnes n’ont pas été informées au préalable de l’expulsion de leur lieu de vie, et leurs affaires personnelles (tentes, papiers d’identité, téléphones portables, médicaments, vêtements, souvenirs…) ont été détruites sur place ou jetées à la benne, en présence et sous les yeux de l’huissier en charge de cette expulsion et du sous-préfet de Dunkerque, sans leur laisser la possibilité de les récupérer, à nouveau en contradiction avec ce qui est prévu par la loi.
“J’ai vu les équipes de nettoyage donner des coups de couteau dans les bâches formant les abris des personnes. Quelques minutes plus tard, les équipes de nettoyage ont pris sous mes yeux 5 tentes avec à l’intérieur de celles-ci des affaires personnelles. Plusieurs personnes sont venues me voir en expliquant s’être fait prendre toutes leurs affaires”, retrace Anna Richel, coordinatrice d’Utopia 56 à Grande-Synthe et présente lors de l’expulsion du 13 octobre.
Plusieurs familles exilées, victimes de ces expulsions, accompagnées par les équipes de Human Rights Observers et Utopia 56 et représentées par Me Giusti, avocat au Barreau de Paris, attaquent ainsi la légalité de ces expulsions et saisissent le tribunal de Dunkerque pour demander de juger la nullité des procès-verbaux d’expulsion, de condamner en conséquence la commune de Grande-Synthe, à la demande de laquelle ces expulsions ont lieu, à réparer le préjudice personnel et moral subi par ces familles requérantes. (...)