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France TV Info
Royaume-Uni : de premières réactions allergiques au vaccin de Pfizer-BioNTech
Article mis en ligne le 17 décembre 2020

Au lendemain du lancement de la campagne de vaccination contre le coronavirus, le Royaume-Uni a émis mercredi 9 décembre une première alerte sur les vaccins des laboratoires Pfizer-BioNTech. Tout est parti de la réaction allergique de deux soignants.

(...) Ces soignants avaient déjà un historique de réactions allergiques sévères. Par mesure de précaution, l’Agence britannique de régulation des médicaments a décidé que toute personne ayant un historique de réactions allergiques sévères ne devrait plus recevoir ce vaccin. "Cela concerne, selon la recommandation, des réactions allergiques à d’autres vaccins, à des médicaments ou même à de la nourriture. Les autorités sanitaires britanniques expliquent que ce type de réaction n’est pas si exceptionnel lorsqu’un nouveau vaccin est utilisé, que cela ne concerne que deux personnes, et que le reste de la campagne de vaccination n’est pas remise en cause", précise le correspondant de France Télévisions.

Lire aussi :

 Une professionnelle de santé vivant en Alaska a présenté une grave réaction allergiqueaprès avoir reçu une injection du vaccin Pfizer-BioNTech contre la COVID-19, au point d’être hospitalisée, a rapporté mercredi le New York Times.

Cette agente de santé, dont l’identité n’a pas été précisée, ne possédait pas d’antécédent allergique connu, et se trouvait mercredi matin dans un état stationnaire, a ajouté le quotidien. La firme Pfizer a de son côté assuré travailler en coopération avec les autorités sanitaires locales sur ce cas. (...)

 Réaction allergique au vaccin chez certaines personnes

Dans la mesure où de 20 à 30 % de la population rapporte des allergies, dont 8 % des allergies alimentaires, il serait étonnant que le vaccin soit mal toléré par toutes les personnes allergiques, car les réactions allergiques auraient alors dû être nombreuses lors des essais cliniques, où plusieurs milliers de personnes ont été vaccinées, fait remarquer le Dr Philippe Bégin, allergologue-immunologue au CHUM et au CHU Sainte-Justine. En fait, un seul cas de réaction allergique a été observé parmi les personnes vaccinées dans les essais cliniques.

Solutions possibles

« L’enquête le dira, mais si jamais il y avait une contre-indication pour les personnes qui utilisent l’EpiPen, ou qui ont une histoire d’allergie médicamenteuse ou d’allergie alimentaire, ces personnes ne doivent pas penser qu’elles ne recevront pas le vaccin. Il existe des façons de donner des vaccins à des personnes qui sont à plus haut risque de réaction allergique », affirme le Dr Bégin.

Pour les personnes à risque légèrement accru par rapport à la moyenne, mais qui, pour la plupart, toléreront le vaccin, on pourrait simplement administrer ce dernier sous la supervision d’un allergologue dans une clinique d’allergie. Pour les personnes à risque plus élevé, on pourrait administrer dans un premier temps un dixième de la dose et, si tout se passe bien, enchaîner avec une pleine dose.

Pour les personnes dont le risque d’allergie est très élevé, car elles ont développé une réaction à la première dose du vaccin, on pourra procéder par désensibilisation lors de la deuxième dose, et ce, en donnant d’abord un centième ou un millième de la dose, puis en doublant cette dernière toutes les 20 minutes.

« Il faudra voir si de telles réactions surviennent aussi avec les prochains vaccins qui sont sur le point d’être approuvés. Si elles sont spécifiques au vaccin de Pfizer, on pourra simplement administrer un des autres vaccins », ajoute l’allergologue.

Le composant du vaccin à l’origine des réactions allergiques n’a pas encore été identifié. Mais assurément il ne s’agit pas de l’ARNm du vaccin, déclare le Dr Bégin. De plus, le vaccin de Pfizer ne contient pas d’adjuvant qui aurait pu induire une réaction allergique. Par contre, « chez les personnes dont les cellules immunitaires impliquées dans l’allergie sont chatouilleuses et réagissent spontanément à peu de chose, la fièvre engendrée par la réaction immunitaire induite par le vaccin a peut-être pu déclencher chez elles une réaction », avance-t-il. (...)