
Le samedi 14 janvier 2012, environ 150 personnes se sont retrouvées à
Vincennes pour aller manifester contre les centres de rétention. La
veille, six personnes sans-papiers avaient été condamnées en appel à des
peines allant de 6 à 30 mois de prison ferme suite à la révolte, qui, le
22 juin 2008, a abouti à la destruction du centre de rétention de
Vincennes. Au-delà du verdict, cette manifestation voulait une nouvelle
fois crier sa solidarité avec les enfermés.
Malgré les tentatives des policiers pour nous empêcher de nous approcher
du centre, nous avons réussi à arriver suffisamment prêt, à deux
endroits différents, pour que les retenus entendent nos cris et nos
pétards. Ils nous ont répondu en criant et en sifflant.
Au moment de partir, nous nous sommes retrouvés encerclés par les flics,
leurs matraques et leurs gazeuses alors que des slogans contre les
centres de rétention continuaient à résonner. A ce moment-là, la
tactique policière a été de repérer plusieurs d’entre nous à l’intérieur
de la nasse. Nous nous sommes alors resserrés pour que les personnes
ciblées ne soient pas prises. En dépit de nos efforts, des civils armés
de matraque télescopique sont entrés à trois reprises dans la nasse.
Trois personnes ont été isolées. Elles ont été placées en garde-à-vue.
Après cinq heures aux mains de la police, nous avons été libérés. Les
trois personnes placées en garde-à-vue ont été déférées. Deux sont
passées en procès le 27 février, une sera convoquée par un juge
ultérieurement.
Malgré la volonté de l’État d’isoler ces lieux et ceux qui y sont
enfermés, le nombre et la détermination des manifestants ont permis de
faire exister notre solidarité (...)
Tout le monde peut appeler les retenus directement sur les cabines
téléphoniques