
Près de huit mois après son ouverture, le village d’insertion des Roms, une expérimentation européenne, ne remplit pas encore sa mission. Sur place, on s’impatiente.
C’est un lieu unique en France que Jean-Yves Leconte, sénateur des Français de l’étranger, vient visiter cet après-midi à Orly. En se rendant dans le village d’insertion des familles roumaines, il pourra rencontrer Maria et ses 73 voisins. Pour eux, l’urgence est passée grâce au dispositif installé non loin de la gare des Saules.
En emménageant mi-décembre dans une habitation en dur, la jeune femme a mis fin à un parcours ponctué par la fabrication de briques en Roumanie, des travaux maraîchers en Italie et de la mendicité à Paris. Dans le bidonville qu’elle occupait précédemment à Orly, deux enfants de 15 mois et 3 ans sont morts dans un incendie en février 2010. Aujourd’hui, la propreté du site est considérée comme un impératif. Maria espère commencer un stage dans une structure de petite enfance. Mais ce n’est encore qu’un espoir.
Le programme d’insertion,financé par l’Union européenne, à hauteur de 250000 €, et le conseil général du Val-de-Marne, se heurte encore à de nombreux obstacles, malgré les efforts d’Habitat et soins, l’organisme qui gère au quotidien le site. « Tout n’est pas encore très bien », résume Maria dans un français difficile. (...)
L’objectif de logement des familles est certes rempli. Mais elles vivotent encore de revente de ferraille et de mendicité. Les adultes sont toujours soumis au régime dérogatoire restreignant pour tout ressortissant européen roumain l’accès au marché de l’emploi. La lenteur administrative est pointée du doigt.
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A l’école primaire Marcel-Cachin, pas de souci à déclarer. En revanche, les collégiens sont confrontés à plus de difficultés. Bringuebalés dans trois collèges différents au cours de l’année, afin d’intégrer des classes spécialisées pour jeunes qui ont peu été à l’école, les adolescents peinent à s’adapter aux contraintes.
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Huit mois après leur installation dans le village d’insertion, les adultes pourront enfin suivre, à la rentrée, des ateliers sociolinguistiques orientés vers la recherche d’emploi. « C’est une demande insistante de leur part » (...)