Le responsable de la mission Roms de Bordeaux craint un retour aux expulsions
Le docteur Paul Lanusse-Cazalé de Médecins du Monde a été fort surpris de la prise de position de Vincent Feltesse, président de la CUB sur la situation des Roms dans l’agglomération (voir « Sud-Ouest » du 5 mars).
« Surpris autant qu’inquiet ». Il l’a dit hier, au cours d’une conférence de presse à laquelle assistait aussi Jérôme Lobao, de l’association Procom. « Il y a d’abord une bonne nouvelle, a-t-il déclaré. Que le président de la CUB propose des logements (200 !) pour certains Roms en se souciant de l’accompagnement social et en évitant le risque de ghetto semble tout à fait bien. En revanche, nous nous questionnons sur plusieurs aspects de cette intervention. Vincent Feltesse parle de 200 logements possibles, répartis en petites structures, accompagnées socialement, ce qui est très bien, il évalue la population Roms à 450 personnes. Que se passera-t-il pour les 250 autres ? Il parle d’évacuer et raser les squats pour éviter les incendies. Je doute que les expulsions puissent apporter des solutions aux problèmes. Il en va de même pour les reconduites à la frontière. Après les expulsions, ces citoyens européens reviendront à Bordeaux, pour de nouveau squatter dans des conditions encore pires. Ils seront plus éloignés, plus difficiles à soigner, à prendre en charge, en rupture. Avec toujours le même risque d’incendie. » (...)
Les choses ne sont pas réglées, même si 200 personnes sont bien traitées. On tend la main d’un côté et on met une gifle de l’autre ? » (...)