
C’est la conclusion d’un rapport publié un an après l’exode de 700 000 Rohingya, qui ont fui de la Birmanie vers le Bangladesh.
Il y a un an débutait l’exode de plus de 700 000 Rohingya qui ont fui vers le Bangladesh, pour échapper aux exactions (tortures, viols, villages brûlés…) de l’armée birmane. Alors qu’un retour au Myanmar (nouveau nom de la Birmanie) est toujours impossible, des enquêteurs de l’Organisation des Nations unies ont demandé, lundi 27 août, que le chef de l’armée birmane, Min Aung Hlaing, et cinq autres hauts gradés soient poursuivis pour « génocide », « crimes contre l’humanité » et « crimes de guerre » par la justice internationale.(...)
Les experts citent ainsi « le contexte oppressif (…) et la rhétorique de la haine, les déclarations spécifiques des commandants, les politiques d’exclusion, y compris pour modifier la composition démographique de l’Etat Rakhine, le niveau d’organisation indiquant un plan de destruction et l’ampleur et la brutalité extrêmes de la violence ».
Plus de 10 000 morts
Ils énumèrent également une longue liste de crimes commis à l’encontre des Rohingya(...)
Dans ce rapport, les enquêteurs mettent également en cause Facebook, qui aurait été un « instrument utile pour ceux qui cherchent à répandre la haine ». « Bien qu’elle se soit améliorée au cours des derniers mois, la réponse de Facebook a été lente et inefficace », dénonce l’enquête. En réaction, Facebook a annoncé lundi avoir fermé la page du chef de l’armée birmane pour « violations des droits de l’homme ».
Les enquêteurs de l’ONU recommandent que le Conseil de sécurité fasse appel à la Cour pénale internationale ou que soit établi un tribunal international ad hoc. Ils appellent aussi à des sanctions ciblées contre les auteurs de crimes et à un embargo sur les armes.
Critiques contre Aung San Suu Kyi
Les enquêteurs de l’ONU s’en prennent également à l’action de la dirigeante birmane, Prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, qui « n’a pas utilisé sa position de facto de chef du gouvernement, ni son autorité morale, pour contrer ou empêcher le déroulement des événements dans l’Etat Rakhine ».(...)
Ils ont, néanmoins, fait valoir que les autorités civiles avaient « peu de marge de manœuvre » pour contrôler les actions de l’armée birmane et que « rien n’indique non plus qu’elles ont participé directement à la planification ou à la mise en œuvre d’opérations de sécurité ou qu’elles faisaient partie de la structure de commandement ». (...)