
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, à travers l’Europe, des pédagogues désignent le coupable de la catastrophe : l’école, qui a fabriqué de « braves soldats ». Il faut construire la Paix. Comment éduquer la nouvelle génération sans surveiller et punir ? Comment éduquer à l’émancipation ?
À contre-courant des sociétés blessées et sclérosées qui sont les leurs, Maria Montessori en Italie, Célestin Freinet en France, Ovide Decroly en Belgique, Alexander S. Neill au Royaume-Uni et d’autres tentent d’inventer une autre école. Un pédagogue suisse, Adolphe ferrière, les réunit au sein d’un mouvement dont il sera le centre névralgique : la Ligue Internationale de l’Education Nouvelle, créée sur le modèle de la Société des Nations.
Partout en Europe, les écoles nouvelles fleurissent. L’âge d’or est là, et veut durer. Mais déjà les esprits s’affrontent : faut-il une éducation pour l’élite, ou pour le plus grand nombre ? Pour devenir libre et meilleur, faut-il laisser l’éducation libre, ou introduire la discipline ? L’enfant échappe-t-il à tout programme, fut-il émancipatoire ?
Ces questions et d’autres vont intéresser au plus haut point les gouvernements européens de l’entre-deux-guerres, pour penser un homme nouveau. Le rêve spiritualiste de l’école hors du monde s’effondre avec la montée des idéologies totalitaires.
À partir d’archives rares et guidé par le récit intime des pédagogues, le film raconte l’histoire d’un combat pour le progrès humain, porté par des hommes et des femmes hors du commun, qui s’est construit puis brisé sur les idéologies du XXe siècle. (...)