
Selon Dedefensa, site d’analyse consacré aux questions de défense et de géopolitique, la civilisation occidentale arrive en bout de course, signant l’échec d’un système basé sur le “technologisme” et la communication. La porte de sortie se trouve dans les réseaux alternatifs qui ont atteint une force et une maturité inédite grâce à Internet
Nous ne vivons plus dans un monde diversifié, ni même dans un monde globalisé, ni même dans un monde tout court. Nous vivons sous l’empire d’un système qui a acquis, grâce à sa puissance, une complète autonomie, à un point où l’on peut se demander s’il ne s’agit pas d’un phénomène en soi, d’un artefact universel, qu’aucune entité humaine ne maîtrise et qui dispose sans doute d’une pensée automatique, voire peut-être plus, au demeurant tout à fait nihiliste dans ses ambitions.
Deux forces régissent ce système : l’une est le système du technologisme, cette dynamique d’une puissance extraordinaire qui est dispensée par les technologies et anime l’essentiel de ces choses qu’on persiste à nommer “des politiques”. L’autre est le système de la communication...
...Les Français n’y croient pas assez, alors qu’ils ont blessé à mort l’Europe institutionnelle avec leur référendum de mai 2005, où le “non” français l’a emporté grâce à Internet. Ils prennent trop peu au sérieux les réseaux, les considérant du point de vue “citoyen”, vaguement anarchiste, simplement comme un moyen d’expression avec le romantisme de la “démocratie citoyenne”, une façon d’exprimer son humeur, son dégoût, etc. Pas du tout, c’est bien plus que ça, c’est une force d’influence, une vraie ! Et c’est peut-être la plus grande force d’influence aujourd’hui !
C’est sur les réseaux qu’on trouve aujourd’hui les meilleurs journalistes, les meilleurs commentateurs, et de loin, – aux USA, c’est absolument indiscutable, les noms et les exemples fourmillent. Les écrivains peuvent se libérer du système, sur les réseaux, et les historiens aussi, et même les scientifiques.
La seule chose qui manque aux réseaux, en Europe et surtout en France, c’est la prise de conscience de leur puissance générale, constante, organisée, et non pas seulement comme un moyen où l’on peut faire parfois des coups. Aux USA, c’est déjà fait. Ils savent bien que le seul moyen de démolir le système, la seule véritable dissidence, ce sont les réseaux alternatifs. C’est l’équivalent des barricades et de l’émeute devenant révolution au XIXè et au XXè siècles, de cette émeute et de cette révolution qu’on ne peut plus faire dans les rues aujourd’hui. C’est l’outil suprême et le seul outil de la révolte générale