
Depuis le 2 mai, la Maison du peuple de Rennes a été prise d’assaut : les syndicats et le mouvement Nuit Debout ont choisi ce lieu pour affirmer leur opposition à la loi El Khomri. Située dans le cœur historique de la ville, cette salle de concert est le second lieu « occupé », après le cinéma Gaumont, le 1er mai. La Mairie a fini par signer ce 4 mai un accord avec les occupants, mais les soutiens continuent d’affluer.
Les Éditions Pontcerq, situées à Rennes, ont souhaité afficher leur plein soutien « pour informer de ce qui se passe, ici à Rennes, tous les gens de l’entourage de Pontcerq, proche ou lointain ; pour appeler qui peut et veut, dans ce même entourage, à rejoindre ou soutenir par quelque biais que ce soit cette occupation ». Voici leur message.
Nous, Pontcerq, instance de production de textes, de livres, de tracts, affirmons notre soutien plein et entier à l’occupation de la Maison du peuple, dans le centre-ville de Rennes, débutée ce dimanche 1er mai.
« Salle de la cité », « Maison du peuple » : son nom actuel, son nom ancien… tous deux résonnent spécialement aujourd’hui. Historiquement, l’endroit est lié au mouvement ouvrier et aux luttes : cette salle, le peuple en avait été privé par les élus du Parti socialiste, qui n’ont que mépris pour le peuple. [« Augure menaçant, que le flot profane ait envahi ce lieu !... »] Depuis de longues années, la Mairie « socialiste », main dans la main avec les promoteurs immobiliers et les grandes franchises, a lancé dans tout le quartier Sainte-Anne un vaste plan de rénovation : c’est une opération de nettoiement et de gentrification.
Le but est de chasser le bruit, l’alcool, les mendiants ; les plus pauvres ; les plus agités. La construction, dans l’ancien couvent des Jacobins, d’un centre des congrès d’affaires, par Vinci (pour un budget de plus de 100 millions d’euros), s’inscrit dans cette logique.
Ce dimanche 1er mai, vers 14 heures, une foule d’intermittents, de précaires, d’étudiants, de syndicalistes de l’AG interprofessionnelle – tous en lutte contre la loi « travail » –, a réinvesti la salle en en forçant l’entrée. Depuis elle l’occupe : elle l’habite. On y vit, on y dort et mange. On y parle. On s’y organise. Une AG extraordinaire, réunissant plusieurs centaines de personnes, s’est tenue dans ce lieu dès le dimanche 1er mai. Une AG qui restera gravée dans bien des mémoires...
La force de cette occupation est d’avoir réussi à mettre en place une convergence des luttes (...)