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Réforme des rythmes scolaires : le Conseil d’Etat ne suit pas
Article mis en ligne le 12 juin 2013

Le Conseil d’Etat vient de rejeter le projet de décret visant à permettre un assouplissement des taux d’encadrement des activités périscolaires

Le but affiché de la réforme des rythmes scolaires mise en œuvre par notre gouvernement socialiste est d’écourter la journée de classe des élèves. De mauvais esprits eurent tôt fait de remarquer que si, dans le cadre de cette réforme, la journée de classe diminuait, la journée à l’école, elle, restait aussi longue, voire plus longue : des enfants qui, jusqu’à présent, pouvaient vaquer à la maison le mercredi, ne le pourront plus. Mais passons…

Dès la rentrée prochaine, dans quelques communes courageuses, des élèves termineront donc la classe plus tôt et, s’ils ne rentrent pas chez eux, pourront rester à l’école et, grâce aux TAP (temps d’activités périscolaires), profiter d’activités à visée sportive et/ou culturelle. Les mêmes mauvais esprits osent encore appeler cela une garderie tous azimuts : comme si un gouvernement socialiste qui a souci des enfants et de leur “fatigabilité”, un gouvernement qui, de par son héritage politique sait combien l’école est importante pour le salut de la République, comme si un tel gouvernement acceptait que des enfants s’épuisent de quatre heures de l’après-midi jusqu’à sept heures du soir dans le bruit et l’agitation d’une garderie sans fin, au lieu de s’instruire et de s’enrichir par la pratique d’un sport, d’un instrument de musique ou la découverte de lieux culturels ? Pourtant, ce qui n’avait pas laissé d’étonner certains, c’est que la réforme des rythmes scolaires s’accompagnait d’une volonté d’abaisser le taux d’encadrement des enfants dans les centres postscolaires ; on sentait là comme une navrante contradiction : déplorer la longueur des journées scolaires des élèves, vouloir leur proposer des activités postscolaires de qualité et, en même temps, faire en sorte qu’il y ait moins d’adultes pour s’occuper des enfants !

Heureusement, le Conseil d’État vient de refuser l’assouplissement des normes d’encadrement dans le cadre d’un projet éducatif territorial (ou PEdT). Cette baisse du taux d’encadrement annoncée comme allant de soi par la circulaire du 20 mars 2013 relative au PEdT n’avait, avouons-le, qu’une raison financière : elle permettait aux municipalités de contrebalancer les dépenses liées à l’explosion du temps postscolaire par la baisse du coût humain, moins d’animateurs étant nécessaires pour surveiller une jeunesse déscolarisée de force. (...)