
Se faire évaluer et reconnaître ses diplômes obtenus à l’étranger deviendra un droit pour les immigrés en Allemagne, si le projet de loi adopté par le gouvernement allemand passe les deux chambres. Le pays, en manque d’ouvriers qualifiés dans certains secteurs, prend un pas d’avance sur la France en la matière...
Mercredi 23 mars, le cabinet de la chancelière allemande Angela Merkel a adopté un projet de loi portant sur la reconnaissance de qualifications professionnelles acquises à l’étranger. Une mesure nécessaire depuis longtemps, reconnaît Annette Schavan, ministre de l’Education. Selon des estimations officielles, environ 300 000 personnes ont actuellement un emploi qui ne correspond pas à leurs qualifications, à cause de la non-reconnaissance de leurs diplômes en Allemagne. Ce chiffre est d’autant plus significatif qu’en même temps, le pays manque d’ouvriers spécialisés. 117 000 emplois seraient vacants, parce-que les employeurs ne trouveraient pas de profils correspondants, surtout dans les domaines de l’informatique, des mathématiques, des sciences naturelles et techniques.
La mesure phare du projet de loi est d’instaurer l’obligation pour les autorités de traiter une demande de reconnaissance en l’espace de trois mois. (...)
Néanmoins, l’Allemagne prend les devants dans la comparaison internationale. Les instances de l’Union Européenne (UE) ont beaucoup œuvré pour faciliter la reconnaissance de diplômes et qualifications au sein des pays-membres de l’UE. Mais pour les pays extra-européens, ce processus n’en est qu’à ses débuts. En France notamment, un droit opposable n’existe pas pour les ressortissants étrangers pour voir leurs demandes traitées dans des délais fixés. Le ministère des Affaires étrangères a fait une liste d’organes compétents en matière d’équivalences. La seule lecture du nombre d’administrations compétentes suffit cependant pour témoigner de la lourdeur bureaucratique des procédures de reconnaissance. (...)