Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Nonfiction.fr
(Re)penser l’organisation du travail
Article mis en ligne le 29 mars 2013
dernière modification le 26 mars 2013

Cet ouvrage, produit des entretiens entre l’auteur et l’un de ses éditeurs, Béatrice Bouniol, signale une situation alarmante de la souffrance au travail, retrace l’itinéraire intellectuel de Christophe Dejours et de la psycho-dynamique, qui n’a pas peu contribué à sa prise de conscience, avant de donner à lire une version actualisée des concepts et des méthodes qu’elle mobilise.

La première partie de l’ouvrage dénonce une “situation limite”, qui se manifeste notamment, depuis quelques années, par des suicides sur le lieu de travail et dont rendent compte de nombreux documentaires, films, romans ou pièces de théâtre, qui décrivent des méthodes de management “qui déshumanisent le monde du travail, isolent les individus, nient toute possibilité de coopération” . Ce système fonctionne avec notre assentiment, notre engagement subjectif, notre intelligence collective ; mais il fonctionne de moins en moins bien, au point qu’une panne pourrait arriver à tout moment, explique l’auteur, “par le fait que les gens n’y croient plus, ne peuvent plus produire” .

Pour le comprendre, il faut introduire les notions de travail réel et de souffrance au travail. Le travail réel excède toujours le travail prescrit, “il correspond à ce que le sujet doit ajouter aux prescriptions pour atteindre les objectifs qu’il ne découvrira que dans l’action. Cet écart, le sujet l’expérimente par l’échec. La souffrance est donc première dans le travail, c’est elle qui appelle l’intelligence indispensable” et toujours un peu subversive. Mais là, rien ne va plus : “le développement du système néo-libéral se traduit par un désastre sur le plan clinique” .

Parmi les méthodes que ce système met en œuvre, l’évaluation individuelle des performances apparaît particulièrement nocive, installant une concurrence entre services et entre salariés et alimentant le sentiment d’isolement. (...)