
Bon appétit ou bonne chance ? L’agriculture et sa logique de mort
Comment, avec l’infect chantage des bouches à nourrir, le monde paysan s’est laissé pervertir par celui des affaires, au détriment de la santé publique et de l’environnement : un portrait peu flatteur de l’agriculture et de sa logique de mort.
Un règlement de comptes entre nos problèmes de santé et les paysans voyous est désormais plus qu’urgent et doit se faire en toute transparence. L’heure de la mobilisation est venue !
(...) 400 000 tonnes de produits chimiques sont utilisées chaque année par l’agriculture en Europe. Chaque jour, chaque fois que vous ingérez un aliment, une boisson, vous risquez de contracter, entre-autres maladies, un cancer. L’agriculture et son complice capitaliste l’agro-alimentaire tuent nos enfants à petit feu. Les consommateurs nés peu après guerre et qui ont grandi de concert avec cette progressive militarisation de l’agriculture sont fortuitement passés entre les gouttes. Forts de leur longévité en apparente bonne santé, ils ont parfois l’imprudence de se gausser de la phytochimie et de tous les intrants, sans chercher à comprendre que selon un sûr et long empoisonnement à petites doses, la grande métastase ne fait que débuter ! Les nouvelles générations commencent à trinquer et c’est probablement là le plus grand scandale du troisième millénaire. (...)
Chaque jour quand vous croyez vous faire du bien en mangeant 5 fruits et légumes de provenances quelconques, vous vous faites piéger en suivant les recommandations plus que douteuses de la Ligue contre (ou pour ?) le cancer qui roule aussi pour le système véreux en place. Le programme de cette fameuse campagne avait été confié à l’APRIFEL, une agence dont l’activité est de booster la vente des filières des fruits et légumes frais, sans sélection ni autocritique des origines et des façons culturales. Leur ambitieux site Internet sur la promo d’une transition nutritionnelle contre le déséquilibre énergétique et l’incidence corollaire de l’obésité, qui se veut pourtant très complet sur le plan préventif et épidémiologique, ne fait curieusement nulle part référence aux risques de l’agriculture productiviste.
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Le monde agricole ne va guère apprécier cette dénonciation et le rejet, pour première fois global, de ses pratiques spécistes et pesticidaires : cruauté envers les animaux, consommateurs pris pour des cobayes et chaque fois plus exposés aux empoisonnements chimiques (dont les exploitants agricoles sont eux-mêmes les victimes kamikazes !), détérioration de la qualité biologique des sols, gestion courtermiste et éminemment capitaliste alors que l’agriculture demande évidemment une démarche respectueuse dans un souci d’avenir. La FNSEA, vectrice de l’horreur agricole française, cherchera à condamner mon ouvrage. (...)
S’il est plus question que jamais de faire payer les pollueurs, il serait grand temps de présenter la facture qui revient aux gangsters de l’agrotoxique, ainsi que l’ont fait les intoxiqués de la nicotine ou de l’amiante aux entités qui les avaient bernés. En droit pénal français, le délit dont nous sommes tous victimes se nomme mise en danger de la vie d’autrui et ce, notamment par un manque éhonté de précaution.
Alors, les futurs cancéreux que nous sommes, avant de passer à table, feraient mieux de se souhaiter "bonne chance" que "bon appétit" ! (...)
L’AGROTERRORISME DANS NOS ASSIETTES
Michel Tarrier, 256 pages, Éditions LME