Un spectre hante la France : le « racisme anti-blanc ». Est-ce à dire qu’aujourd’hui en France des blancs, entendons par là des « Français d’origine » quel que soit le sens que l’on mette sous ce terme, auraient des difficultés à se loger, à trouver un emplois du fait de leur « couleur » ou de appartenance supposée à une communauté ? Qu’ils seraient victimes de contrôle de police au faciès ou de discriminations de toutes sortes ?
Rassurons-nous ! Nous n’en sommes pas là et nous n’en prenons pas le chemin. La réalité est plus prosaïque. Il paraîtrait que dans certains quartiers, des « Blancs » se sentent rejetés voire détestés par des « non-Blancs » qui iraient jusqu’à les affubler du nom infamant de « Gaulois ».
Il faut peut-être alors rappeler quelques chiffres : aux dernières élections présidentielles, le FN réalisait un score de près de 18% de suffrages. Aux législatives, sur l’ensemble des circonscriptions où il était présent, il recueillait au deuxième tour presque 32% des suffrages et son meilleur score au premier tour était de 42%. Il faudrait ajouter à ces chiffres la part, difficilement évaluable, de ceux qui ont voté pour l’UMP en étant sensibles à la récupération par ce parti des idées du FN.
Mais que je sache, ces électeurs qui se prononcent pour un parti qui a le racisme comme fondement idéologique ne sortent pas de nulle part. Ce ne sont pas des fantômes qui ne se manifesteraient que lors de scrutins. Ils existent en chair et en os ailleurs que dans les urnes : ce sont nos voisins, nos collègues, leurs enfants vont à l’école avec les nôtres, nous les croisons tous les jours dans la rue, dans les transports, en faisant nos courses, bref ils font partie de notre quotidien et ils sont racistes. Ce qui probablement ne les empêche pas de nous saluer quand ils nous croisent, de nous demander des nouvelles de notre santé et que sais-je encore. Pire, ils peuvent même être sympathiques. (...)
Je ne chercherai donc ni à nier ni a confirmer l’existence d’un « racisme anti-blanc » et encore moins à en débattre. Je me contenterai de poser une simple question. Comment sont censés réagir les « non-Blancs » face au rejet que manifeste à leur égard lors de scrutins une partie de l’électorat dont il est permis de penser qu’elle est constituée majoritairement de « Blancs » et que ces « Blancs » sont également leur voisins ?
Je pourrais conclure par une seconde question. Comment les « non-blancs » sont-ils censés désigner les « Blancs » ? (...)