
Camp de réfugié-e-s de la Linière, commune de Grande-Synthe. Un camp tout en longueur, entre la voie ferrée et l’autoroute qui le sépare de la ville. Pour couper, des exilés traversent l’autoroute pour aller en ville. C’est l’un des griefs qui ont été fait à l’association gestionnaire du camp, Utopia 56, accusée d’amateurisme, et qui vient d’être remplacée par une autre association qui intervient sur le site, l’AFEJI.
Un camp de réfugié-e-s a été créé pour répondre à l’urgence humanitaire de la situation indigne qui prévalait dans l’ancien campement, qui était de l’autre côté de l’autoroute, directement relié à la ville, mais dans le même temps c’est un quartier d’un millier d’habitant-e-s qui a été adjoint à une ville qui en compte vingt-et-un mille, sans qu’aient été pensés les cheminements qui relient l’un à l’autre. Le seul lien existant est le rond-point qui est une sortie d’autoroute et le passage sous celle-ci, qui est un endroit dangereux et non-aménagé pour les piétons. Et si on veut aller au plus court on traverse directement l’autoroute.
Les choses ont été pensées dans le court terme de l’urgence, et dans le déni de la durée. Depuis plus de dix ans il y a des exilé-e-s dans le Dunkerquois, notamment à Grande-Synthe, et rien n’indique que cela doive cesser. Rien ne permet de savoir si le nombre d’exilé-e-s va diminuer ou augmenter dans les prochains mois et années, et ça dépend de facteurs totalement extérieurs à la localité. Or l’État veut la disparition du camp dont il n’a pas pu empêcher l’existence, et la mairie dit aussi souhaiter sa fin. Sans qu’aucune perspective ne soit ouverte pour que les exilé-e-s soient accueilli-e-s ailleurs.
Pourtant la situation est consubstantielle à la situation de ville-frontière, lorsque cette frontière est fermée à certaines populations, et l’hospitalité doit se penser par rapport à cette situation et à sa durée.
Des palliatifs se mettent en place, qui valent s’ils sont de premiers pas (...)