
Il sont plusieurs centaines à se presser quotidiennement sur ce qu’ils considèrent à leur façon comme le théâtre de la Grande perdition. Les slogans de leurs pancartes sont on ne peut plus claires : « En finir avec la Fed [Federal Reserve, banque centrale américaine, ndlr]. »
« Notre nation, notre espèce et notre monde sont en crise. Les États-Unis ont un rôle important à jouer pour trouver une solution mais nous ne pouvons plus nous permettre de laisser la cupidité du capitalisme et des politiques corrompus définir la politique de notre pays. »
(...)« Beaucoup de manifestants sont de retour. C’est un groupe qui ne va pas se dissoudre. Arrêtez l’un d’entre nous et vous en verrez deux autres arriver. Nous sommes une légion ? » (...)
Les commentateurs confinés en chambre peuvent toujours gloser sur le fait que la “légion” en question regroupe quotidiennement moins d’un millier de personnes (selon la police).
Ce qui inquiète surtout les autorités, c’est le retentissement populaire qu’obtient ce quarteron de têtes de mule, doublé, comme le souligne un communiqué AFP, d’un fort soutien sur Internet et d’une publicité sans précédent.
Avec ça, culottés sans complexe :
« Nous sommes de toutes les races, tous les sexes, toutes les croyances. Nous sommes la majorité. Nous sommes les 99%. Et nous ne voulons plus être silencieux. »
(...)
On ne manquera pas à juste raison de faire le rapprochement avec le mouvement des Indignés espagnols ou la déferlante des révolutions arabes.
Sans doute encore un peu précipité, peut-être, même si on rappellera que les occupations de la Puerta del Sol à Madrid ou de la place Tahrir au Caire furent précédées par des émeutes non négligeables place du Capitole à Madison (Wisconsin) en février 2011.
Au final, ce n’est pas tant la multiplication de tous ces incendies insurrectionnels qui importe. Non, c’est l’impuissance carabinée des autorités mondialisées à en éteindre les causes et les foyers d’embrasement. (...) Wikio