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IRIN - nouvelles et analyses humanitaires
Qu’en est-il des orphelins d’Ebola au Liberia ?
Article mis en ligne le 13 octobre 2015

Plus de 5 900 enfants libériens ont perdu au moins un de leurs parents à cause d’Ebola. Certains vivent chez un parent qui a survécu, d’autres ont été accueillis par des proches, mais nombre d’entre eux se sont retrouvés à la rue ou peinent à s’adapter à leur nouvelle vie dans une famille d’accueil.

Assise devant sont ancienne maison, aujourd’hui abandonnée, en périphérie de Monrovia, la capitale, Sarah, 12 ans, s’est remémoré le jour d’août 2014 où elle est sortie du centre de traitement d’Ebola. Sa joie d’avoir survécu a vite laissé la place au désespoir quand elle a appris que ses deux parents avaient succombé au virus. Fille unique, elle était désormais orpheline.

Après plus de 4 800 morts dues à Ebola, la fin de l’épidémie au Liberia a été déclarée pour la deuxième fois le mois dernier et le pays essaye de passer à autre chose. Sarah, elle, n’a pas encore trouvé sa place. Incapable de retrouver un seul proche, elle a été placée en famille d’accueil par une association locale.

« Ils m’ont amenée […] pour vivre avec ces gens, mais je ne suis pas heureuse du tout », a-t-elle dit à IRIN. « Je suis assise ici parce que mes tuteurs, qui sont des étrangers pour moi, m’ont dit que si je rentrais à la maison ils allaient me battre. La moindre chose que je fais dans la maison les met en colère. J’ai très peur et je ne sais pas quoi faire. »

Sarah a refusé de donner l’identité de ses tuteurs, mais elle a ajouté qu’outre les coups, ils l’insultaient et refusaient même parfois de lui donner à manger. Elle a dit qu’elle revenait souvent dans son ancienne maison pour dormir et échapper aux mauvais traitements.

« Je ne vais plus à l’école. Les gens avec lesquels je vis envoient tous leurs enfants à l’école, mais pas moi. Je pleure tous les jours en pensant à mes parents. Je veux vraiment partir, mais je ne sais pas où aller. » (...)

L’État du Liberia a créé un partenariat avec l’UNICEF, Save the Children et Plan Liberia pour subvenir aux besoins essentiels des orphelins d’Ebola en les aidant avec les frais de scolarité, en mettant sur pied des centres de distribution de nourriture et en leur apportant une aide psychologique.

Mais les orphelins sont nombreux et il est difficile d’effectuer un suivi au cas par cas. L’absence de programme spécial et la nécessité d’une campagne de sensibilisation publique font partie des réclamations courantes.

Samuel Morris, directeur d’un orphelinat à Monrovia pour les enfants dont les parents sont morts d’Ebola, a dit à IRIN que son établissement faisait de son mieux malgré les nombreuses difficultés. (...)