
L’autorité britannique de régulation de la publicité retoque une pub sexiste de Ryanair. Son homologue française, elle, n’y avait rien trouvé à redire. Elle vient en revanche de confirmer que la campagne d’affichage du film Les Infidèles « renvoie à des stéréotypes éculés de la femme considérée comme un objet sexuel. »
(...) L’Advertising Standards Authority (ASA) a interdit une campagne de publicité de la compagnie aérienne Ryanair, jugée sexiste. Deux visuels publiés dans des journaux britanniques montraient chacun une femme en sous-vêtements et ce slogan : « Chauds les prix... et l’équipage ».
L’autorité avait reçu 17 plaintes dénonçant une publicité « sexiste » et « objectisant les femmes », tandis qu’une pétition sur internet appelant Ryanair à « cesser de vendre son personnel » avait recueilli plus de 10 000 signatures.
Pour sa défense, Ryanair arguait que l’image provient d’un calendrier de charité, dans lequel des hôtesses ont posé de leur plein gré. Malgré cela, l’ASA juge que « la plupart des lecteurs ont pu interprêter ces images, avec le texte qui les accompagne... et les noms des femmes, comme associant le personnel de bord féminin à un comportement sexuel suggestif. » (...)
En France, la dernière intervention de l’Autorité de régulation de la publicité remonte à quelques jours à peine, sur fond de polémique. L’ARPP a demandé le 1er février de faire cesser la campagne d’affichage du film Les Infidèles qui mettait en scène les acteurs Jean Dujardin et Gilles Lellouche, et des jambes de femmes, « dans des positions sexuelles explicites ». L’ARPP jugeait ces visuels contraires à ses recommandations, « en particulier les dispositions relatives au respect de la décence et de l’image de la personne humaine en publicité, tant bien même elles se rapportent au sujet du film, à savoir une comédie sur l’adultère. » (...)
Dans son dernier bilan annuel de la « recommandation sur l’image de la personne humaine », en septembre 2011, l’ARPP constatait un « retour discret de la tendance du porno-chic, qui existe depuis le début des années 2000 et qui repose sur le concept ’violence-soumission-dépendance’ » et « la relative persistance de la réduction de la personne à la fonction d’objet avec, cette année, une présence plus accrue de l’homme-objet. »
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