
En France, 24 personnes sont jugées en correctionnelle à Lyon, dans le sud-est du pays. Elles sont toutes soupçonnées d’être impliquées dans un important réseau de prostitution de femmes nigérianes. Les peines demandées par le procureur sont sévères.
"S’autoriser la moindre tolérance dans ce dossier, c’est banaliser l’activité du réseau", prévient d’entrée de jeu la procureure. De l’avis général des avocats, le ministère public a tapé fort et cela, pour tous les membres présumés, qu’il s’agisse des têtes de réseau ou de simples maillons. Pendant son réquisitoire de plus de trois heures, la procureure s’est attachée à démontrer que, contrairement à ce que les prévenus avaient expliqué à la barre, ils n’ont en aucun cas voulu aider ces jeunes filles en les faisant venir en France. (...)
Bien au contraire, nous sommes face à de la traite d’êtres humains et à de l’esclavagisme sexuel animé uniquement par la recherche du profit, martèle le ministère public. S’autoriser la moindre tolérance, c’est banaliser l’activité, insiste la procureure. (...)
En conséquence, les peines demandées sont exemplaires : dix ans de prison pour les deux têtes présumées du réseau et une multitude de peines en majorité comprises entre six et dix ans de prison, avec une interdiction définitive du territoire français.
La procureure ne s’est pas montrée plus clémente avec les prostituées, qui sont à leur tour devenues des "mamas". Celles qui ont choisi de devenir de terribles proxénètes ont fait le choix de faire perdurer le système, tance le ministère public. Trois ans de détention sont requis contre l’une de ces prostituées devenues proxénètes. (...)
C’est désormais aux avocats de la défense de convaincre la Cour de prononcer des peines moins conséquentes. Le procès doit se terminer vendredi 15 novembre.