Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Basta !
Procès Goodyear : pas de prison ferme requise contre les huit salariés
Article mis en ligne le 21 octobre 2016

Ce 19 octobre, huit anciens salariés de l’usine Goodyear d’Amiens-Nord, comparaissaient en appel à Amiens suite à leur condamnation en première instance à deux ans de prison dont neuf mois ferme. Leur faute : avoir « retenu » selon la défense, « séquestré » selon l’accusation, deux cadres dirigeants de l’usine pendant 36 heures en 2014, suite à l’annonce de la fin des négociations du plan social. L’audience a duré près de onze heures. Avec une question centrale : la participation des ces huit prévenus à la séquestration, alors que 800 salariés de Goodyear étaient présents.

« Pourquoi je ne suis pas sur le banc des accusés avec eux ? » s’interroge ainsi à la barre Évelyne Becker, l’une des six témoins présentés par la défense. Les deux cadres sont absents de l’audience. Et pour cause, ils ont retiré leur plainte. Seul l’État poursuit l’action en justice. Les huit inculpés nient avoir entravé la liberté de mouvement des deux cadres – qui auraient pu manger, téléphoner et que « rien n’empêchait de partir ». Ils estiment également que s’ils n’avaient pas été présents pour « contenir » la colère des ouvriers, le mouvement aurait pu dégénérer. « Si je m’étais barré, peut-être que j’aurais été poursuivi pour ne pas avoir calmé les choses », lance à la barre, Mickaël Wamen, figure de la CGT Goodyear. (...)

« La relaxe ou rien ! » : plusieurs milliers de personnes en soutien

Ce 19 octobre, à un petit kilomètre de la cour d’appel, plusieurs milliers de personnes sont venues de France et de Belgique soutenir les huit prévenus, avec le slogan « la relaxe ou rien ! ». L’occasion pour de nombreux représentants syndicaux, politiques, associatifs et même d’artistes de prendre la parole sur une scène imposante. (...)

Xavier Mathieu, ancien leader de la lutte contre la fermeture de l’usine Continental de Clairoix (Oise) dresse, dans un discours enflammé, une liste imaginaire des « huit inculpés d’aujourd’hui », dont Nicolas Sarkozy, Jérôme Cahuzac, José Manuel Barroso, ou encore François Hollande. « On devrait tous aller en prison, mais c’est nous qui devrions avoir les clés, et c’est eux qu’il faut qu’on enferme ! » conclut Cédric Liechti, secrétaire général de la CGT Énergie Paris, sous les applaudissements.

Le procureur a requis deux ans de prison avec sursis, sans prison ferme contrairement à la condamnation en première instance. Le délibéré sera rendu le 11 janvier 2017.