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Greenpeace
Préserver les forêts pour relever le défi climatique
Article mis en ligne le 10 janvier 2017
dernière modification le 4 janvier 2017

Nous ne pouvons pas nous passer des forêts pour relever le défi climatique. Derrière la protection des forêts, c’est bien la préservation de l’espèce humaine qui est en jeu – d’où l’importance d’atteindre l’objectif Zéro Déforestation.

Dans la mesure où elles constituent des puits de carbone importants et irremplaçables, les forêts régulent les équilibres climatiques. La destruction des forêts est responsable d’environ 12 à 17% des émissions mondiales de gaz à effet de serre : presque autant que tous les avions, voitures, camions, bateaux et trains de la planète réunis. La forêt absorbe en effet les émissions de CO2 comme une éponge. Elle capture le CO2 présent dans l’atmosphère via la photosynthèse et le stocke aussi bien dans le bois que dans les sols et tourbières.

Si les discussions en cours au niveau international se focalisent beaucoup sur les façons de renouveler notre système énergétique, afin notamment de parvenir à 100% d’énergies renouvelables le plus vite possible, ce n’est pour autant pas l’unique moyen de combattre le changement climatique. Protéger les forêts doit être aussi une priorité absolue, parce qu’une forêt coupée contribue au dérèglement climatique, tandis qu’une forêt debout en atténue les effets. (...)

 : « les forêts primaires présentent généralement une densité en carbone, une diversité biologique et une résistance plus élevée que les autres écosystèmes forestiers, notamment les forêts naturelles modifiées et plantations. » (...)

Hélas, les forêts, et en premier lieu les forêt primaires, sont aujourd’hui menacées par l’exploitation forestière industrielle comme par l’agrobusiness. Aujourd’hui la forêt boréale, l’un des plus grands puits de carbone terrestre mondial, est dégradée par une industrie forestière qui n’hésite pas à raser des parcelles entières pour récolter du bois, de même qu’elle souffre de la multiplication des feux de forêts liés à l’activité humaine.

Quant aux forêts tropicales (Amazonie, Bassin du Congo, Indonésie), elles sont attaquées d’un côté par le trafic de bois illégal, de l’autre par l’expansion des pâturages : l’élevage bovin est en effet responsable de 80% de la déforestation amazonienne, ce qui représente 14% de la déforestation annuelle de la planète. Pour finir, l’extension des plantations liées à l’agrobusiness, comme l’huile de palme, nécessitent le plus souvent de déboiser de vastes parcelles. (...)

En 2011, la Convention sur la biodiversité biologique (CBD) s’est donné une liste d’objectifs stratégiques à atteindre en 2020 : ce sont les objectifs dits « d’Aichi ». Parmi eux, l’objectif n°5 prévoit que « d’ici à 2020, le rythme d’appauvrissement de tous les habitats naturels, y compris les forêts, soit réduit de moitié au moins et si possible ramené à près de zéro, et la dégradation et la fragmentation des habitats soient sensiblement réduites. », et l’objectif n°15 que « d’ici à 2020, la résilience des écosystèmes et la contribution de la diversité biologique aux stocks de carbone soient améliorées, grâce aux mesures de conservation et restauration, y compris la restauration d’au moins 15 % des écosystèmes dégradés, contribuant ainsi à l’atténuation des changements climatiques et l’adaptation à ceux-ci, ainsi qu’à la lutte contre la désertification. »

La dernière édition de la CBD a eu lieu à Cancún fin 2016. Elle a accouché d’un accord signé par 167 parties, dans lequel les États s’engagent à tout faire pour que les objectifs d’Aichi soient bel et bien respectés d’ici 2020. Pour l’instant, seuls 5% des États signataires semblent en passe de pouvoir tenir leurs engagements.

En 2014, la Déclaration de New York sur les Forêts formulée sous l’égide de l’ONU, a également constitué un engagement ambitieux de nombreuses parties prenantes (...)