
Ce vendredi 3 août, le CNDH Romeurope a été reçu au Ministère de
l’Intérieur. La demande avait été faite au Premier ministre qui nous
avait orienté vers le Ministère de M Valls. Elle a finalement abouti
suite à la pression médiatique créée après les déclarations
controversées du Ministre et l’absence de rencontres avec les
associations malgré les demandes faites.
(...) Nous avons été reçus pendant plus de 2h30 par Thomas Andrieu, directeur
de cabinet adjoint du Ministre, E Lacroix, conseillère immigration, F
Benrabia, conseillère intégration et E Barbe, conseiller diplomatique (...)
La rencontre a été d’une grande qualité d’écoute face aux positions et
arguments avancés par notre collectif. Elle a permis au Cabinet
d’approfondir une connaissance précise du sujet et des points durs :
inefficacité des expulsions sèches qui ne font qu’accroître les
problèmes et la précarité, accès plus que limités en pratique à
l’emploi, aux soins, à la scolarisation....
Nous avons réaffirmé le besoin de dépassionner et de "désethniciser" le
sujet comme de le ramener à sa juste proportion sans stigmatisation ni
discrimination et dans le droit commun.
Disant partager ces éléments de contexte, le directeur adjoint de
Cabinet a bien pris note de nos observations et revendications, et
demandé des compléments précis des problèmes rencontrés notamment dans
l’accès à l’emploi.
Il a redit que les Préfets avaient été sollicités pour des concertations
préalables avec les élus locaux sur les évacuations des terrains et pour
renouer le dialogue avec les associations.
Il a annoncé qu’à la rentrée le ministre devrait être en mesure d’avoir
un point de vue sur la levée des mesures transitoires et des obstacles à
corriger, de même sur les motivations juridiques des éventuelles
reconduites à la frontière en réaffirmant qu’il n’y avait plus
d’objectifs chiffrés et sur d’autres évolutions législatives inadaptées
(cf droit des étrangers, abus courts séjours,...).
Un nouveau rendez vous cette fois avec le Ministre pourra être envisagé
à la rentrée pour discuter de ses propositions.
D’ici là, face à chaque menace d’expulsion des lieux de vie, il parait
plus que nécessaire aux comités locaux de maintenir la pression pour
rencontrer les préfets et interpeller les élus locaux pour que soient
réfléchis en amont l’opportunité de l’évacuation et l’accompagnement des
personnes concernées.
Nous nous sommes engagés à saisir le cabinet du Ministre autant que
nécessaire en cas de blocage d’un préfet pour rencontrer les
associations et organiser les prises en charge des familles avec les
collectivités territoriales concernées.
N’hésitez donc pas à nous faire remonter ces situations. (...)