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l’Humanité
Pourquoi la semaine de 32 heures est-elle une solution au chômage ?
Article mis en ligne le 5 novembre 2015

La CGT remet sur la table la nécessité d’une nouvelle réduction du temps de travail (RTT), pour de multiples raisons. La première tient à la persistance d’un chômage de masse qui s’aggrave toujours. La RTT n’est pas la seule solution, elle doit être combinée avec la revalorisation des salaires, la sécurisation des emplois et des transitions entre deux emplois pour éviter la case chômage.

Il n’en demeure pas moins que la RTT est un levier puissant contre le chômage. En 1998, alors que le chômage battait déjà des records, le passage aux 35 heures avait ouvert une période inédite de croissance, de créations d’emplois et de relance du dialogue social. C’est aussi le moyen de remettre en question un certain «  partage  » du travail, choisi par le patronat, mais subi et payé par les salariés. D’un côté, des temps partiels – en grande majorité des femmes –, des salariés précaires en intérim ou en contrat court et des millions de salariés ne travaillant pas du tout. De l’autre, des salariés de plus en plus souvent surchargés de travail, effectuant des travaux pénibles, ne pouvant pas partir en retraite, effectuant des heures supplémentaires non rémunérées.

Dans ce contexte, alors que les progrès technologiques devraient permettre de libérer nombre de salariés de tâches pénibles et répétitives pour s’orienter vers l’innovation et la créativité, le patronat les mobilise contre l’emploi et au détriment de la santé des salariés. La révolution numérique en cours risque d’amplifier encore le phénomène si elle ne s’accompagne pas d’une réduction du temps de travail et d’une prise en compte de la pénibilité.

Notre campagne publique a vocation à faire du «  Travailler tous, travailler mieux, travailler moins  », non seulement un objectif de moyen terme, mais s’accompagne aussi de propositions immédiatement concrétisables. Cela ne se fera pas sans difficulté car si l’attachement des salariés à la RTT est réel, quinze ans de bataille contre les 35 heures ne sont pas restés sans effet. (...)

Cette nouvelle étape de réduction du temps de travail doit, in fine, passer par une loi. Nous sommes favorables à une grande phase de concertation et de débat pour faire émerger les propositions syndicales, si possible unitaires. L’expérience passée et présente – par exemple sur 
l’égalité professionnelle femmes-hommes – nous fait dire qu’il faut non seulement une loi, mais aussi une forte mobilisation des salariés.

La loi doit donner une référence hebdomadaire. Historiquement, le gain de productivité et l’amélioration technologique ont débouché sur des réductions du temps de travail après de fortes mobilisations sociales ou après des changements de majorité politique. (...)