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Observatoire des Inégalités
"Pour un large effort fiscal", entretien avec Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités
Article mis en ligne le 10 septembre 2012
dernière modification le 7 septembre 2012

(...) Il ne s’agit pas de faire payer les plus modestes, comme les titulaires des minima sociaux, mais les couches sociales larges, quitte à ce que la contribution des moins favorisés soit symbolique. Le modèle social français sera plus solide demain si tout le monde participe au redressement national.

(...) Il faut s’attaquer aux baisses d’impôts, qui, depuis le début des années 2000, représentent des dizaines de milliards d’euros de manque à gagner pour les caisses de l’État. Elles ont été engagées par la gauche au début des années 2000, à l’époque où Laurent Fabius était à Bercy, et amplifiées depuis par les gouvernements de droite.

La baisse d’impôt est porteuse d’une apparente modernité et devait libérer la croissance. Cela n’a pas été le cas. Chacun est bien en mesure de constater l’atonie du taux actuel de croissance de notre économie. (...)

Il est inévitable d’imposer davantage la classe moyenne. Notre pays sortira de sa situation financière avec la participation du plus grand nombre. Chacun met un peu ce qu’il veut dans la classe moyenne.

Selon l’Insee, lorsqu’une personne seule gagne plus de 2 200 euros net d’impôts et prestations comprises, elle fait partie des 20 % de Français les plus aisés. Il en va de même pour un couple sans enfants gagnant plus de 4 100 euros net par mois. En deçà de 1 200 euros net avec prestations toujours pour une personne seule et de 2 200 euros net pour un couple sans enfants nous entrons, selon notre définition, dans ce que l’on peut appeler les « catégories populaires ». Elles forment 30 % de la population. (...)

J’appelle « classe moyenne » celle qui est comprise entre les catégories aisées et les catégories populaires, soit 50 % de la population. Pour un couple avec deux enfants, on arrive à des revenus nets mensuels prestations comprises qui oscillent entre 3 000 euros et 5 200 euros net. (...)

Comment proposez-vous d’imposer davantage cette classe moyenne ?

Par une augmentation de la contribution sociale généralisée (CSG), qui est proportionnelle au revenu. Les plus pauvres en seraient exonérés via un abattement, mais elle pourrait être de l’ordre de quelques dizaines d’euros mensuels pour un salarié touchant un smic et à temps plein. L’avantage de la CSG est que son assiette est large et qu’elle s’applique aux revenus du travail et aux revenus financiers. Cet effort pourrait s’accompagner d’une augmentation de l’impôt sur le revenu. (...)